Prendre ses distances avec ses champs de clémentiniers, cela n'a pas toujours été facile. Dire adieu à une partie de sa vie, mais également trouver quelqu'un à qui passer le témoin... Aujourd'hui, la filière, attractive, permet de séduire les repreneurs. Souvent très proches. 

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Ces arbres, Jean-Paul les connaît par coeur. Chaque feuille, chaque bourgeon, chaque tronc, il les voit naître, grandir, et parfois mourir, depuis une trentaine d'années.

Le premier janvier prochain, il devra apprendre à vivre sans eux. Il se retire du métier, un métier qu'il avait hérité de son père, comme ces 21 hectares de terrain, dont 14 sont consacrés à la culture des clémentines. 
 



Ce ne sera pas facile, mais ce n'est pas un crève-coeur. Cela fait des années qu'il s'est préparé à ce moment. Depuis 5 ans, il cherchait quelqu'un pour prendre la suite. Quelq'un à qui il pouvait laisser son exploitation sans inquiétude pour son avenir. 

Nous l'avions rencontré à l'époque, et c'était un vrai souci. Aucune solution, alors, ne se présentait pour une reprise. 
 

Enfin, un repreneur

Désormais, Jean-Paul a le coeur léger. 
Sa fille et son gendre, qui vivent sur le continent, lui ont annoncé récemment qu'ils rentreraient bientôt en Corse. 
Et le jeune homme, qui venait de passer son diplôme d'agriculteur, lui a fait une drôle de surprise. 

"Il va me succéder. Ils vont revenir et s'installer. Ils l'ont décidé tout seuls, et je suis vraiment heureux", nous confie Jean-Paul.
 


La piste familiale, une piste qui a toujours été favorisée, mais qui semble de plus en plus aboutir. 
Une trentaine d'exploitations du même genre, dans la plaine, sont en train d'être reprises, par des gens issus de la même famille. 

La filière se porte bien. Elle est la deuxième de l'île après la viticulture, et cela attire.

"Elle nourrit son homme, on peut vivre de son travail, donc c'est devenu intéressant pour les enfants des exploitants. Il y a même des producteurs qui n'ont pas encore l'âge de la retraite et qui commencent à installer leurs enfants. Garçons et filles. C'est ça qui est formidable, y a quasiment plus de filles que de garçons qui s'installent." 

 
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