Cinq jeunes italiens, âgés de 21 et 29 ans, ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Bastia pour une série de cambriolages commis en Haute-Corse chez des particuliers, entre fin février et début mars. Récit d'audience.
L'équipe, composée de trois hommes et deux femmes, est jugée en comparution immédiate. Six victimes se sont constituées parties civiles et sont présentes à l'audience. En garde à vue, seuls les garçons ont reconnu les faits : tous confirment à la barre.
Ils ont entre 21 et 29 ans, vivent en couple, chez leurs parents, de petits boulot au noir, ferrailleur, femme de ménage, aide mécanicien. Ils n'ont pas de casier judiciaire sauf le plus âgé, condamné en 2011 pour vol aggravé. Mais à la barre, Jordan D'ignazio dit ne rien savoir de cette condamnation.
Ce lundi après-midi, ce jeune homme en survêtement bleu comparaît devant le tribunal correctionnel de Bastia avec quatre autres italiens pour 11 cambriolages dont trois tentatives et un vol dans une voiture. Tous les faits ont été commis avec effraction, en réunion, en Casinca, entre le 28 février et le 3 mars, jour de leurs interpellations.
C'est un témoin qui a reconnu la voiture des prévenus et prévenu les gendarmes cet après-midi là.
La Corse, vacances et cambriolages
Jordan D'ignazio raconte sans gêne apparente qu'ils sont venus en Corse pour passer des vacances et aussi pour effectuer des cambriolages. "C'était pour manger" affirme l'aîné de la bande. Comme son jeune frère et leur ami, il dédouane les filles. Sarah Henig et Cherol Alafleur nient avoir participé, mais les perquisitions les lient aux cambriolages.Des bijoux volés et près de 8000 euros ont été découverts dans la voiture volée et dans la maison louée par l'équipe. Détail troublant : dans le porte-monnaie de Sarah, se trouvait une boucle d'oreille en forme de cheval. L'accusée assure l'avoir acheté à Rome. La jumelle de cette boucle a pourtant été retrouvée chez une des victimes.
Pas des amateurs
Taie d'oreiller en guise de sac, tournevis pour ouvrir les portes, multiplication des méfaits : dans ce dossier, la technique comme l'efficacité interroge. Le modus operandi est si bien rôdé que le procureur demande au plus âgé : "Où avez vous appris tout ca monsieur ? Vous n'êtes pas un amateur".Dans son réquisitoire, il y revient, soulignant ses inquiétudes: "Ces 5 individus sont jeunes mais on peut craindre un certain ancrage dans la délinquance. Ces cambriolages, c'est un choix pris conjointement, assumé, guidés par l'appât du gain".
Il ne faudra que quelques minutes au tribunal pour rendre son délibéré, conforme aux réquisitions.
Les deux jeunes femmes sont condamnés à 12 mois de prison avec sursis, Daniel d'Ignazio et Anthony Pozzi à 18 mois dont 6 mois avec sursis. Jordan d'Ignazio écope de 24 mois dont 6 avec sursis. Ils ont été maintenus en détention.