Sur les 9 territoires qui composent la Corse, celui de la Plaine orientale est l’un des moins bien desservis en termes d’accès aux soins. Manque de médecins, problèmes de prise en charge médicale, accès aux structures hospitalières, toutes ces problématiques impactent la région. A Truvà Ci ouvre le dialogue avec ses invités. Un débat de société à découvrir dimanche 19 Novembre à 18h35 sur ViaStella.
La Plaine orientale est-elle un désert médical ?
Au 1er janvier 2023, la Corse dénombrait 1126 médecins toutes spécialités confondues selon l’INSEE. Ce qui fait d’elle la dernière région au classement du nombre des praticiens de santé en France métropolitaine. L’île connaît une forte disparité de services médicaux. Le critère majeur étant que l’on soit en zone urbaine ou rurale. Si les villes d'Ajaccio et Bastia arrivent à tirer leur épingle du jeu, le reste du territoire souffre d’une couverture plus aléatoire. Selon les constatations de l’Agence Régionale de Santé, l'île-montagne présente des fragilités et des contraintes en termes d’accessibilité (temps de trajet, pénibilité de déplacement, localisation des structures médicales…) et une problématique à venir avec le départ en retraite d'un nombre important de médecins en activité. L’agence observe aussi une forte précarité et un vieillissement de la population plus important que sur le continent. La Plaine orientale subit depuis plusieurs années déjà, ces difficultés liées à une implantation en zone rurale. Population vieillissante, nombre considérable de villages, manque de personnels qualifiés à proximité. Tous ces facteurs font que la région est en rouge sur la cartographie des zonages à fragilité de l'île.
"La Plaine orientale sud est la seule région qui ne dispose pas d'hôpital de proximité."
Dr Antoine GrisoniA Truvà Ci
C'est au village de Linguizzetta, qu'Hélène Battini et les équipes d'A Truvà Ci ont posé leurs caméras. Autour de la table, le Dr Antoine Grisoni, président de l'URPS, Esteban Saldana, porte-parole de l'association "Per un drittu à a salute in piagjha urientale" débattent avec la présidente de l'ARS, Marie-Hélène Lecenne. La région a connu des avancées positives avec notamment la mise en service d'un SMUR pour les déplacements d'urgence vers les centres de Bastia ou de l'Extrême sud. Prunelli di Fiumorbu s'est aussi vu doté d'un scanner dans son centre d'imagerie médicale. Des progrès obtenus après de nombreuses années de mobilisation et de négociation avec l'ARS. Mais pour les habitants et les professionnels de santé, cela ne suffit pas. Plane un manque à venir. 50% des médecins sont, aujourd'hui, proches de la retraite. Des postes qui restent vacants. La raison, le manque d'attractivité de la région, et des jeunes médecins frileux à l'idée de s'implanter en zone rurale. L'argument principal étant l'absence d'un réseau de soins complémentaires et nécessaires à la pratique d'une médecine générale.
Linguizzetta est un parfait exemple de ce scenario. En mal de médecin généraliste, les patients n'ont d'autres choix que de consulter sur Aleria ou Folelli. Un constat préoccupant qui inquiète dans la région. La mairie s'est emparée du problème et plusieurs pistes de prospection sont déjà en cours.
L'accès aux soins dans ces régions rurales est une condition "sine qua none" de survie non seulement pour une population en fragilité mais aussi pour des villages entiers. Les besoins dépassent le cadre de la médecine générale et des urgences. Plusieurs autres secteurs nécessitent des moyens supplémentaires comme la gynécologie, la gériatrie, ou encore la santé mentale. Une couverture pluridisciplinaire avec un maillage homogène et des structures adaptées restent donc des enjeux vitaux pour ces régions parfois oubliées. A Truvà Ci se penche sur la question .
🩺🚑⚠️📺📱 Déserts médicaux : quelles solutions ? Réponse dans A Truvà Ci dimanche 19 novembre à18h sur Viastella. À voir ou revoir en replay sur France.tv.