En Corse, de nombreuses épaves de voitures sont abandonnées en pleine nature ou en centre-ville. Sources de pollution et de danger, ces voitures occupent également des places de stationnements. Que dit la loi à ce sujet ? Comment faut-il se débarrasser de son épave ?
A Bastia, dans les arrières cours de certains immeubles, des épaves de voitures sont entreposées. Elles constituent une source de pollution et occupent des places de parking.
Pourtant sur ce point, la loi est précise, les véhicules abandonnés sont considérés comme des déchets. Il est d’ailleurs interdit d’abandonner une voiture. Mais il est souvent difficile de se débarrasser de ces déchets encombrants.
Quel pouvoir pour les municipalités ?
Si les propriétaires ne sont pas retrouvés, les mairies doivent agir en dernier ressort et procéder à la destruction des véhicules. Ceux qui sont abandonnés depuis plusieurs mois sont repérés et ramassés par la fourrière si le propriétaire ne donne aucun signe de vie.
Cas particulier, les voitures sous scellé judiciaire dans le cadre d’une enquête. La mairie de Bastia vient de signer une convention afin de pouvoir s’en débarrasser le moment venu.
Le parc de l’office HLM gère également ce dossier. 10 voitures ont déjà fait l’objet d’une procédure. Il en reste 79 à détruire.
Il est pourtant difficile de quantifier ce phénomène. Le nombre de véhicules abandonnés sur toute la Corse reste inconnu.
Comment se débarrasser de son véhicule ?
Ce sont souvent des problèmes financiers qui poussent les propriétaires à abandonner leurs véhicules. Lorsqu’une voiture est hors d’usage elle doit être mise dans une casse agrée pour y être détruite. La prise en charge est gratuite si le propriétaire amène lui-même le véhicule. Mais en Corse certaines casses se font payer 100 à 200 euros par manque de rentabilité sur les pièces récupérées.
Quels sont les risques encourus ?
Si le propriétaire d’un véhicule abandonné dans la nature est retrouvé, il peut payer jusqu’à 1.500 euros d’amende. Si le véhicule créé un dommage important à l’environnement, son propriétaire encourt jusqu’à deux ans de prison et 75.000 d’amende.
Reportage de Solange Graziani, Eric Proenca et Jacques Antomarchi.
Intervenants : Didier Leoncini, Pâtissier à Bastia ; Marie-Géromine Vivarelli, Adjointe déléguée au développement durable et à la circulation (Mairie de Bastia) ; William Brenet, Gérant de la fourrière de Biguglia ; Joseph Martelli, Président de l' Office HLM de Haute-Corse ; Jean-Marc Pierantoni, Gérant d'une casse automobile