La grève de faim entamée le 30 octobre par des personnels de l'hôpital de Bastia se poursuit selon la CGT pour dénoncer la situation économique "catastrophique de l'établissement".
Deux agents continuaient vendredi cette grève de la faim débutée il y a trois semaines. Les grévistes de la faim, qui ont été jusqu'à une dizaine au plus fort de la mobilisation, dénoncent la situation économique "catastrophique de l'établissement qui se dégrade depuis plusieurs années".
"L'hôpital en déficit de 50 millions d'euros a des difficultés pour payer ses fournisseurs et certains ne veulent plus nous livrer", assure Josette Risterucci, représentante CGT, une des deux grévistes.
"On doit jongler entre services pour avoir des fournitures et des médicaments comme des antibiotiques", dénonce-t-elle.
La dette aux fournisseurs s'élèverait à 29 millions d'euros, selon la CGT.
"Nous avons besoin de 15 millions d'euros de trésorerie en plus des crédits que nous attendons depuis des années pour les travaux de modernisation", insiste Josette Risterucci qui déplore la vétusté du bloc opératoire dont "trois salles sur cinq ont dû être fermées cet été en pleine période touristique".
29 millions d'euros pour la modernisation
L'Agence régionale de santé (ARS) de Corse souligne de son côté que l'hôpital bénéficie depuis 2014 d'une enveloppe totale d'un montant de 29 millions d'euros pour la modernisation et la mise en conformité de l'établissement, dont 11 millions d'euros pour la reconstruction des blocs opératoires qui démarrera en décembre 2017.
Parallèlement, "compte tenu de ses difficultés, l'établissement est accompagné en crédits de trésorerie", poursuit l'ARS. Sur 2017, 7,9 millions d'euros ont été versés à ce jour à l'établissement auxquels s'ajoutent les financements concernant les surcoûts liés à l'insularité (500.000 euros) et les dotations nouvelles du Fonds d'intervention régional (FIR) pour 600.000 euros.
"Un complément de crédits de trésorerie nécessaire sera alloué en fin d'exercice", ajoute-t-elle.
Des sommes "insuffisantes" pour faire fonctionner "correctement" l'établissement, selon Mme Risterucci qui souhaite "poursuivre encore un peu, malgré la fatigue, sa grève de la faim", entamée il y a deux semaines et demie.
"On nous pousse à bout. Le ministère joue la montre et nous rétorque vouloir attendre la fin des élections territoriales" les 3 et 10 décembre, regrette la représentante CGT.
A l'ARS on souligne que "des contacts réguliers sur ce dossier ont lieu avec le ministère des Solidarités et de la santé".