Le projet de modernisation du stade Armand-Cesari enfin dévoilé

Personnalités politiques, supporters invités et membres du Sporting Club de Bastia se sont réunis ce samedi sur la pelouse du stade de Furiani pour en découvrir les futures transformations, annoncées pour 2026. Une initiative de la Communauté d’agglomération de Bastia.

Le projet de rénovation du stade de Furiani se concrétise. Au premier semestre 2024, architectes et ouvriers entameront les 24 mois de travail nécessaires pour transformer Armand-Cesari. Couverture complète des quatre tribunes, amélioration de l’éclairage, installation de panneaux solaires…

 Pour les supporters, il était temps de revoir le bâtiment dans son entièreté : « C’est un des rares stades à ne pas avoir déménagé en 90 ans d’existence, remarque Alex Negroni, socio du SCB. C’est ce qui fait sa particularité (…) : toutes les générations de supporters qui se sont succédé ont vu une évolution sans jamais être bouleversées par une modernisation totale. »

Les professionnels aussi se réjouissent. Julien Piazza, stadium manager, s’agaçait de la vétusté de l’édifice : « En tant qu’exploitants au quotidien, nous avons pris la mesure des lacunes et des manquements de ce stade. Ce projet nous permettra de travailler dans un outil vraiment adapté au monde professionnel. »

Un stade multifonction

Un outil dont les transformations dépassent une simple remise à neuf. En effet, la pelouse sera prolongée pour héberger d’autres événements sportifs, comme des matchs de rugby, et culturels, notamment des concerts. De plus, un musée et une brasserie avec vue panoramique sur le terrain trouveront une place entre les murs du stade.

Ces changements permettront de valoriser la structure, dont le potentiel n’est à ce jour pas suffisamment exploité pour Louis Pozzo di Borgo, président de la Communauté d’agglomération de Bastia (Cab) : « Le principe est de créer un écosystème économique autour du stade. Il faut qu’il puisse vivre toute la semaine et non pas deux samedis par mois seulement. » Aujourd’hui, l’entretien du stade coûte 2 millions d’euros à la Cab et ne génère aucune recette.

Autre changement : le Sporting club de Bastia ne bénéficie plus de la gratuité d’utilisation de l’édifice. Louis Pozzo di Borgo s’est entendu avec Claude Ferrandi et Pierre-Noël Luiggi, dirigeants du SCB. Depuis le début de la saison, le club paie un loyer à la Cab pour « participer au développement du tissu associatif et sportif de notre île et du territoire bastiais ». Cet argent est réinvesti dans d’autres activités sportives comme le sport en salle.

Depuis la catastrophe du 5 mai 1992, le stade a connu de nombreuses périodes de travaux. En 30 ans, 40 millions d’euros ont été déboursés pour la sécurisation et l’amélioration du stade Armand-Cesari. Avec ce projet, la Cab comme les supporters espèrent arriver à une structure pérenne. Cette fois, il faudra compter 12 millions d’euros d’argent public. L’État finance la majorité de l’ouvrage au travers du Plan de transformation, d’innovation et d’investissement pour la Corse (PTIC), tandis que la Collectivité de Corse et la Cab complètent le budget.

Une collaboration entre supporters et institutions

Au mois de janvier 2021, la Cab lance une vaste consultation auprès du SCB, des socios et d’acteurs du monde culturel et sportif. L’objectif : entendre les souhaits des parties engagées dans la vie future de la structure, grâce à une vingtaine d’entretiens et de visites du lieu. « À première vue, nous sommes pleinement satisfaits, se réjouit Alex Negroni. Mais pour l’heure, ce ne sont que des maquettes. (…) Maintenant, à nous de faire du stade de Furiani une réussite.»

Cette pression de la réussite pèse tout particulièrement sur le groupement d’architectes A+ Architecture, lauréat du concours lancé par la CAB qui mettait en concurrence plusieurs projets de rénovation.

Ce groupement n’est pas étranger aux édifices réservés au sport : il a déjà participé à la réalisation d’un complexe sportif à Montpellier, où il est basé, et créé ou rénové stades, tribunes, loges et salons VIP. Ce samedi, Georges Dion-Delobre, co-traitant du groupement, a présenté l’ouvrage imaginé.

Pour l’architecte bastiais, son projet répond notamment à deux problématiques que pose aujourd’hui l’ouverture des tribunes est et ouest : l’acoustique d’une part, les changements de température d’autre part. « L’architecture prolongée des jupes englobera les quatre tribunes. Elle les fermera à la fois en toiture et en double façade. (…) Une fois fermées, nous aurons cette impression d’enceinte et de chaudron que l’on a dans d’autres grands stades. »

En outre, sont à l’étude les manières de limiter les coûts en énergie. Il est notamment prévu d’installer des éclairages basse consommation ainsi que des panneaux photovoltaïques sur les toits de deux des quatre tribunes.

Une mutation en tous les cas très attendue par les supporters.

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