La privatisation de la gestion du centre de Monte inquiète les associations de défense de l'environnement et les collectifs anti-mafia. Mardi 8 août, une réunion a eu lieu en préfecture pour aborder ce dossier.
Mardi, plusieurs associations et collectifs ont été reçus en préfecture pour évoquer le centre de sur-tri de Monte. À la table : la plateforme citoyenne de Dominique Yvon, les collectifs a Mafia no, a vita iè, et Massimu Susini ou encore U Levante et Zeru Frazu. Tous ont dénoncé la privatisation de la gestion des déchets et notamment du centre de sur-tri de Monte.
Pour rappel, à la fin du mois de juillet, le marché public pour l’exploitation du centre de Monte a été notifié. Un marché global de plus de 250 millions d’euros hors taxe qui regroupe conception et exploitation pendant 10 ans. Les entreprises AM environnement et Energipole, un groupe qui exploite 14 sites de gestion des déchets, exploiteront le site. Une gestion exclusivement privée.
"La privatisation totale du site est un choix catastrophique"
Jérôme Mondoloni, collectif Massimu Susini
Cette gestion interroge voire inquiète les associations reçues par le secrétaire général de la préfecture de Corse-du-Sud, Pierre Larey. C’est le cas de Jérôme Mondoloni : « ce qui nous inquiète, c’est que l’économie des déchets fait l’objet de pressions mafieuses depuis des années et d’après la JIRS [juridiction interrégionale spécialisée ndlr.] cette économie est sous emprise mafieuse. On aurait pu espérer que le principe d’une gestion publique des structures de traitement des déchets soit validée par l’Etat. Or, ce qu’il se passe est exactement le contraire. »
Les collectifs s’offusquent surtout de l’initiative du SYVADEC qui a déjà lancé les marchés publics, alors même que le PTPGD, le plan territorial pour la gestion des déchets, n’est pas encore validé par l’Assemblée de Corse. Il n’a même pas été soumis à enquête publique : « Normalement, c’est la Collectivité de Corse qui fixe les orientations stratégiques en matière de gestion et traitement des déchets. Et les décideurs locaux donc les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et le SYVADEC doivent mettre en œuvre ces décisions. Or en pratique, c’est le SYVADEC qui a décidé de lancer les marchés. On est dans un vide juridique abyssal » peste encore Jérôme Mondoloni.
Rencontré sur site il y a quelques mois par les équipes de France 3 Corse, le maire de Monte, Jean-François Mattei, avait indiqué que la gestion et l’exploitation privée s’étalerait sur 10 ans. À l’issue, la gestion du site rentrerait dans le giron du SYVADEC.