Les jeunes avocats de France s'interrogent et réfléchissent sur les évolutions de leur métier. Le Congrès national de ces professionnels du droit, tous âgés de moins 40 ans, s'est ouvert ce jeudi à Bastia. Il se termine dimanche.
Elle a 29 ans et est inscrite depuis un an et demi au barreau de Bastia. Il a 34 ans et plaide depuis huit ans à Tunis.
Collaboratrice au sein d'un cabinet, Cécile Candau intervient dans tout type d'affaires : "J'aime beaucoup le côté intellectuel, établir un raisonnement, développer des arguments. Pour moi, c'est un complément de partir aux audiences parce que cela concrétise les choses."
Issu d'une famille d'avocat, Yassine Younsi œuvre lui à l'indépendance de cette profession dans un pays où c'est une lutte : la Tunisie.
"Les avocats tunisiens étaient dans le premier rang de la révolution tunisienne. Ils avaient toujours la parole libre, même sous le régime de Ben Ali et de la dictature. Ils étaient tabassés, ils étaient toujours poursuivis pour avoir l'expression libre. En Tunisie, le métier d'avocat est très politisé et tous les partis politiques sont intéressés pour avoir un lobby dans la profession", explique le jeune avocat.
Spécialisé dans le droit des technologies avancées et de la robotique, cet avocat est bien conscient des nouveaux problèmes juridiques posés par l'évolution numérique. Il envisage déjà son métier en 2050.
"Il y aura surtout l'aspect de l'intelligence artificielle qui changera tout. Je pense que les avocats auront un moteur de recherche, une banque de données dans laquelle ils pourront mettre le problème juridique et ils auront automatiquement la réponse. Les juges aussi. Et j'ai peur que les juges soient remplacés par des robots humanoïdes".
Des logiciels de justice prédictive sont déjà à l'essai dans certains cabinets en France. Une source d'inquiétude pour l'avenir de la profession de ces deux jeunes avocats.