Bastia : la lutte contre le fléau des voitures "ventouses"

Une opération d’enlèvement de voitures "ventouses " s'est tenue hier matin, quartier Lupino, à Bastia, en présence notamment des services de la préfecture de Haute-Corse, du maire de Bastia, et de l’OPHC. Objectif : sensibiliser sur la problématique des stationnements abusifs et des voitures abandonnées.

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Des voitures comme collées à l'asphalte, garées des semaines voire des mois durant sur la même place sans jamais être déplacées par leur propriétaire.

On en recense plus de 250 rien qu'à Bastia, autour d'un millier sur l'ensemble du département de Haute-Corse. Et pour les autorités nationales, régionales et municipales, elles représentent un véritable fléau qui aurait tendance à s'aggraver.

"Ce sont des nuisances visuelles et environnementales, qui sont la source de tensions", souffle Juliette Ponzevera, présidente de l'Office public de l'habitat de Corse. "Elles ne sont bénéfiques à personne."

Dans ce cadre, et pour faire preuve de leur "implication" dans cette problématique, souligne le maire de Bastia, Pierre Savelli, une opération de communication autour de l'enlèvement de ces épaves a été menée hier, jeudi 20 octobre, en plein cœur des quartiers Sud, aux bâtiments 36-36 de la cité des Monts.

En présence, notamment, de la représentante des services de l'Etat, de l'OPH et de la municipalité, un camion de fourrière a ainsi procédé au retrait de deux véhicules laissés à l'abandon sur le parking.

Une opération "bilan", indique Magali Chapey, directrice de cabinet du préfet de Haute-Corse, après des campagnes d'information des propriétaires avant mise en fourrière.

"Un stationnement est jugé abusif au bout de sept jours à la même place. Évidemment, nous n'intervenons pas de façon immédiate au huitième jour, mais quand des bailleurs sociaux, quand on nous alerte sur des voitures qui pourraient être abandonnées, les forces de l'ordre effectuent un premier passage et laissent sur les véhicules des stickers visant à informer le propriétaire."

Une première étape qui permet, en moyenne, le retrait d'un tiers des voitures concernées. "Pour les autres, on procède ensuite à une verbalisation. Et si on constate que malgré tout cela, le véhicule ne bouge toujours pas, le placement en fourrière."

On souhaite que cette opération soit le point de départ d'une action plus amplifiée sur le terrain.

Juliette Ponzevera, présidente de l'OPHC

Car les problèmes posés par ces épaves sont multiples, poursuit Magali Chapey. "Quand vous avez des voitures de ce type, il y a un vrai risque pour les enfants qui restent autour, qui pourraient essayer de monter dedans et se blesser, par exemple. Et on sait aussi que si elles restent stationnées trop longtemps, au bout d'un moment, on y met le feu, ce qui créé là aussi un vrai risque de sécurité publique. Ce sont aussi des places de stationnement bloquées pour les autres habitants, à leur grande frustration."

"Ce qu'on attend des pouvoirs publics, glisse Juliette Ponzevera, ce sont des annonces suivies d'effet. On souhaite que cette opération soit le point de départ d'une action plus amplifiée sur le terrain."

Une demande que la représentante de la préfecture départementale assure avoir entendue. "Nous entendons être vraiment présents sur le terrain, en collaboration avec l'ensemble des partenaires, pour pouvoir intensifier ce type d'opérations."

Et éviter, aussi, que le problème ne se déplace pas d'un point à un autre. "On ne veut pas retirer les véhicules d'un côté pour les retrouver ailleurs ! Plus nous serons présents sur le terrain, moins nous aurons ce type de difficultés."

800 véhicules ventouses retirés en 2021

L'an passé, les forces de l'ordre ont procédé au retrait de 800 véhicules de la voie publique, et leur placement soit en fourrière, soit directement en décharge, selon leur état. Un quota qui devrait également être atteint cette année, précise Magali Chapey. "Pour l'instant, nous en sommes à un peu plus de 550 véhicules retirés."

Avec toujours, affirment d'une voix unanime les divers élus présents, "la tranquillité publique, l'amélioration du cadre de vie des habitants", et plus de sécurité.

Et qui sait, cela pourrait même aider à remplir d'autres objectifs, cette fois environnementaux, plaisante une habitante de Lupino : "une fois les vieilles voitures en fourrière, les gens pourront les remplacer avec une voiture électrique, c'est dans l'air du temps".

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