À quelques semaines de Noel, le secours populaire de Bastia connaît un nouveau dégât des eaux, le deuxième en deux mois. Un sinistre qui a détruit une partie importante des stocks de jouets de l’association, et un nouveau coup dur pour les bénévoles. L’association réclame aujourd'hui l'accès à de nouveaux locaux pour poursuivre ses activités.
Un balais-raclette à la main, Jeanne Bayerer, bénévole pour le Secours Populaire, constate tristement les dégâts. Pour la deuxième fois en deux mois, les locaux de la vestiboutique de l'association, situés au rez-de-chaussée d'un bâtiment de la Cité des Monts, dans les quartiers sud de Bastia, ont été inondés.
Résultat : des vêtements, aux livres, aux jouets récoltés et préparés depuis plusieurs mois en vue de Noël pour les enfants, "tout a pris l'eau, et tout va partir à la poubelle", soupire-t-elle. "Ça me fait mal au cœur, parce qu'avec tous les bénévoles, on a donné du cœur et du temps. On avait fait une bonne décoration, on recevait du monde au magasin..."
"Il y a de la marchandise qu'on a pu mettre de côté, c'est une bonne chose, note Jean-Baptiste Casanova, le président de l'antenne bastiaise du Secours Populaire. Mais il y en a d'autres qu'on a été obligés de jeter. On n'en peut plus."
L'immeuble tout entier bientôt démoli
Pire encore, l'association, contrainte par la sécurité civile de quitter les lieux, devenus trop accidentogènes, ne pourra tout simplement plus rouvrir ses locaux. Bientôt, c'est l'immeuble tout entier qui devra d'ailleurs être démoli, la structure de l'édifice ayant été déstabilisée par les sinistres.
L'ensemble des locataires ont pu trouver une solution et être relogés... à l'exception du Secours Populaire. "Nous avons l'obligation de fermer la boutique et de ne plus accueillir personne. Et maintenant, on se retrouve avec tous ces produits que nous sommes obligés de remettre à la déchetterie, parce que nous n'avons même pas de locaux pour les stocker", souffle Jean-Baptiste Casanova.
Une annonce d'autant plus difficile à accepter que le président du Secours Populaire de Bastia dénonce, ce mardi 5 décembre, un "manque de soutien" de la part des instances locales. "Nous avons essayé d'avoir les personnes des offices HLM, de la mairie, toutes celles qui seraient susceptibles de venir nous donner un coup de main... On n'en peut plus. On en a marre de ne pas être soutenus par la mairie, la préfecture. Je suis obligé de constater que nous sommes pratiquement abandonnés", regrette Jean-Baptiste Casanova.
Retrouvez le reportage d'Océane Da Cunha et Anna Peron :
"Nous ne pouvons pas proposer ce que nous n'avons pas"
Du côté de l'office public de l'habitat de la Collectivité de Corse, on assure pourtant avoir proposé plusieurs solutions de repli à l'antenne bastiaise. "Nous leur avons proposé soit des appartements en rez-de-chaussée et à proximité des locaux dont ils disposent déjà, soit des locaux que l'OPH exploitait pour la régie technique et pour du stock, indique Juliette Ponzevera, présidente de l'OPH. Ce sont des locaux qui sont adaptés. Peut-être ne correspondent-ils pas à toutes leurs attentes, mais nous ne pouvons pas proposer ce que nous n'avons pas."
L'office public de l'habitat de Corse reste mobilisé aux côtés du Secours Populaire pour trouver une solution, assure sa présidente. "Mais il faut que tout le monde fasse un petit bout de chemin. Eux peuvent peut-être trouver une autre organisation, faire un tri sur ce qu'ils ont. Et nous, nous pouvons essayer de chercher un peu mieux dans les locaux que nous avons à disposition. Mais encore une fois, c'est difficile de trouver ce que nous n'avons pas."