L'ambassadeur de Chine est en visite à Bastia pour deux jours. Derrière l'amitié affichée entre les deux peuples, la question du financement du projet du port de la Carbonite est évidemment sous-jacente.
C’est une visite diplomatique assez singulière en Corse. Le drapeau de la République populaire de Chine flotte aux côté du drapeau Corse à la mairie de Bastia depuis ce mardi.L’ambassadeur de Chine et le Consul général sont en visite officielle pour deux jours. Le cortège diplomatique s’est d’abord rendu au collège Simon Vinciguerra, où le Mandarin est enseigné.
Une visite placée sous le signe des échanges culturels, qui pourrait bien cacher quelques enjeux économiques, notamment le projet très discuté du port de la Carbonite. La Corse intéresserait beaucoup les Chinois, d’après le Consul Zhu Liying, qui la connaissent à travers la figure de Napoléon Bonaparte.
Le diplomate a également émis le souhait de voir les perspectives touristiques se développer pour ses compatriotes sur l’île.
Avec le Maire, l’association « Amitié #Corse Méditerranée #Chine » #Bastia pic.twitter.com/ifjyypb0tw
— Cità di Bastia (@Cita_Bastia) 10 février 2017
Pour le maire de Bastia, Pierre Savelli, si l’entrée des capitaux chinois dans le projet du port de la Carbonite n’est pas encore d’actualité, cette visite est l’occasion de montrer qu’aucune porte n’est fermée.
Mais l'élu précise que ce n'est pas cette piste qui est privilégiée et qu'il "préférerait que le port soit financé de manière plus traditionnelle".
Une participation des investisseurs chinois au projet serait évidemment soumise à certaines conditions et ne se ferait pas sans garde-fous.
Le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni a par ailleurs rappelé sur Twitter que le financement des ports et des aéroports était et devait rester public, une position que la Collectivite territoriale de Corse partage avec la mairie de Bastia.
Financement ports et aéroports - La CTC et la Ville de Bastia sont sur la même position : il est et doit rester exclusivement public
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 15 février 2017
La question reste toutefois sensible auprès de certains mouvements.
Les militants de Rinnovu rappellent que les investisseurs chinois se sont déjà emparés de plusieurs ports en méditerranée, dont le port du Pirée en Grèce ou le port de Naples.
Pour le mouvement nationaliste, qui a dénoncé cette prédation financière dans un communiqué, "il est hors de question de livrer la Corse à ces capitaux".
Avant la venue de l'ambassadeur de Chine en Corse et avec elle les espoirs du maire de #Bastia @PierreSavelli... pic.twitter.com/WlgM9roPXY
— Rinnovu Naziunali (@rinnovuN) 12 février 2017