Cinéma : Eric Fraticelli revisite les clichés sur les Corses dans "Permis de construire", avec Didier Bourdon

L'humoriste bastiais Eric Fraticelli a présenté jeudi soir au théâtre de Bastia son premier long-métrage en tant que réalisateur : "Permis de construire". Une comédie qui relate les aventures d'un parisien décidé à construire sa villa en Corse et qui a remporté un franc succès auprès du public.

Il est 19h passées de quelques minutes au théâtre de Bastia, ce jeudi 21 octobre, et pour Eric Fraticelli, la pression commence à monter. "On se dit qu'à force on est habitué, mais non, c'est toujours aussi impressionnant", sourit-il, jonglant d'un poste à un autre de la salle de spectacle pour passer en revue les derniers petits détails.

Dans moins de deux heures, l'humoriste insulaire, plus connu du public corse sous le pseudonyme de Pido, dévoile en avant-première son tout premier long-métrage en tant que réalisateur : "Permis de construire". Il s'agit de la seconde présentation du film, déjà diffusé cet été au festival de Lama, et pour Eric Fraticelli, il était évident de commencer sa diffusion par la Corse :  "C'est important pour moi de le montrer d'abord ici, chez moi, et sur mon île. On espère plaire à tous les spectateurs, mais c'était le premier public qu'on voulait séduire.

Et pour les séduire justement, le réalisateur s'est aventuré sur un terrain qu'il pratique et maîtrise bien : l'humour. La comédie suit les aventures d'un dentiste parisien décidé à construire une villa en Balagne pour honorer les dernières requêtes de son père décédé.

"L'idée originale n'est pas de moi, indique Eric Fraticelli. C'est l'équipe de Marvellous production qui m'a suggéré le sujet, et je me suis chargé de le scénariser." Un film dans lequel le réalisateur est aussi acteur, et partage l'affiche avec un "inconnu" qui n'en est plus un depuis des années : Didier Bourdon.

Habitué de la réalisation avec plusieurs longs-métrages à son actif, l'acteur et humoriste raconte ne pas avoir longtemps hésité avant de rejoindre le casting. "Je connaissais déjà Eric de par sa carrière, et pour l'avoir rencontré sur le tournage d'un de mes films, "Bambou". Il faut toujours commencer par faire un premier film, et Eric n'est pas jeunot. Le tournage s'est super bien passé, et malgré toute l'expérience que je peux avoir, j'aime bien, parfois, n'être qu'acteur, et il a su nous diriger avec beaucoup de précision."

20h, les portes du théâtre ont ouvert depuis une quinzaine de minutes, et la salle se remplit à bon rythme. Bruno Perez, représentant de la Warner Bros qui distribue le film, surveille, un peu en retrait, les derniers préparatifs.

"Au début, c'est Eric qui nous a contactés en disant qu'il avait une révélation à nous faire, détaille-t-il. On l'a reçu, et il nous a dit que les frères Warner étaient Corses, et qu'à la base, la Warner Bros devait s'appeler Warner Corse. À partir de là, nous avons commencé à échanger, et la personnalité et le background d'Eric a fait que nous avons été conquis, nous avons décidé de le suivre, et nous en sommes maintenant très contents."

Budget de 4 millions d'euros

Une belle réussite, avec un budget de 4 millions d'euros, pour l'enfant des quartiers de Lupino : "On a commencé en faisant des sketchs burlesques, et maintenant, de voir le logo Warner sur notre affiche..." Eric Fraticelli sourit. "Moi, je le dis, je suis fier. Je regarde en arrière et je suis fier."

En espérant peut-être donner des idées à certains : "J'espère que ça va motiver des gens à se dire que si moi je l'ai fait, ils peuvent le faire aussi ! J'ai envie de leur dire que c'est possible de faire des choses, qu'il faut se lancer."

Il est 20h35 et des premiers rangs à ceux plus au fond de l'orchestre, la salle est désormais pleine à craquer. "J'ai dû me battre un peu pour avoir des places, plaisante ce père venu avec son épouse et leurs deux filles. Nous n'étions clairement pas les seuls à avoir réservé notre soirée."

Eric Fraticelli rejoint la scène sous les applaudissements avec quelques minutes de retard, remercie le public et l'équipe de tournage, appelle à ses côtés Didier Bourdon. Le temps d'une courte vidéo pour les réseaux sociaux de l'humoriste et d'un échange de plaisanteries entre les deux hommes, et la projection est enfin lancée face à un public pour la grande majorité déjà conquis.

"Tzek et Pido, c'est toute mon enfance, chuchote cette spectatrice. Quoi qu'il se passe dans le film, je sens que je vais passer un bon moment."

Une prémonition qui s'avère, un peu plus d'une heure et demie plus tard, correcte : les crédits finaux déroulent sous l'ovation de la salle, et le soulagement du réalisateur. "Franchement, c'était une merveille, une bombe, on rigole tout le temps !", s'enthousiasme une jeune femme. "J'ai trouvé extraordinaire tous les acteurs, aussi bien ceux "nustrale", j'ai envie de dire, que les un peu plus professionnels", acquiese, quelques rangées plus loin, un autre spectateur. 

"Le seul défaut du film, c'est qu'il était trop court", conclut un troisième.

Un succès qui rassure les équipes de tournage et production, déjà parées pour assurer les prochaines avant-premières : le 15 novembre à l'Ile-Rousse, le 16 à Bastia, le 17 à Leccia, le 18 à Propriano et le 19 à Ajaccio. De quoi faire patienter les spectateurs insulaires avant la sortie officielle du film, en janvier 2022.

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