Top départ pour la campagne de vaccination contre la Covid-19, ce mercrerdi 6 janvier. 1950 doses ont été livrées au centre hospitalier de Bastia, et plusieurs personnels de santé de l'établissement ont déjà reçu leur première injection.
C'est sous escorte des forces de l'ordre et dans un camion - de taille conséquente au vu de la petitesse du colis - que sont arrivés les premiers vaccins contre la Covid-19 en Corse, ce mercredi 6 janvier.
En tout, 1950 doses, produites par les laboratoires Pfizer-BioNTech et réparties dans près de 400 flacons, ont été réceptionnées par les équipes pharmaceutique du centre hospitalier de Bastia, peu avant 11h.
Elles ont immédiatement été transportées dans un congélateur spécifique à -80°, température nécessaire à la bonne conservation de la solution. La moitié des doses - 975 vaccins - ont enfin été acheminées en début d'après-midi à l'hôpital d'Ajaccio, qui dispose d'un congélateur du même acabit.
Les deux hôpitaux publics insulaires distribueront dans les prochaines semaines les vaccins aux destinataires prioritaires (établissements du groupe hospitalier territoirial de Bastia, et résidents d'Ehpad ou d'unité de soins de longue durée, notamment). Avec une condition : une fois sortie des congélateurs, la solution doit être administrée dans un délai de cinq jours.
Les premières piqûres administrées dans l'après-midi
Après vérification de non-rupture de la chaîne du froid lors du transport, les premières vaccinations ont débuté à 15h. Et ce sont des personnels du centre hospitalier de Bastia, suivi par des résidents de l'Ehpad de Toga, qui ont ouvert le bal des piqûres.
Au total, un peu plus de soixante personnels de l'établissement de santé (sur les 600 identifiés comme "prioritaires", c'est-à-dire de plus de 50 ans) ont à ce jour demandé à être vaccinés. À l'Ehpad de Toga, 29 résidents - sur 59 - ont donné leur accord, directement ou par la voix de leur famille.
Tous ne pourront pas être vaccinés ce mercredi, mais le seront dans les jours qui viennent, assurent les autorités sanitaires. Plus encore, outre les hôpitaux publics de l'île, plusieurs structures privées ont également entrepris des démarches pour être prochainement livrées en vaccins.
Reste que pour les populations non-prioritaires et désireuses de se faire vacciner, il faudra encore patienter. La stratégie du gouvernement, détaillée le 16 décembre par le Premier ministre Jean Castex, prévoit ainsi une vaccination élargie à l'ensemble de la population française au printemps 2021.
Sans garantie, pour autant, qu'un nombre suffisant de Français accepte de se faire vacciner. Face à la Covid-19, le seuil d'immunité de groupe [qui désigne le moment à partir duquel un pourcentage suffisant d'individus dans une population est immunisé contre une maladie, en raison de l'administration d'un vaccin, ou après développement et guérison de l'infection] est estimé à 60%.
Or, d'après un sondage Odoxa-Backbone publié le 3 janvier, près de 6 Français sur 10 (58%) ne veulent pas se faire vacciner contre le coronavirus. Soit huit points de plus que le mois dernier, et une épine conséquente dans le pied du gouvernement.
Une arrivée du vaccin un temps repoussée
La campagne de vaccination insulaire a bien été entamée ce mercredi. Mais jusqu'à quelques heures avant leur livraison, l'arrivée des doses sur l'île de beauté dans la journée était plus qu'incertaine.
Les services du centre hospitalier de Bastia racontent ainsi avoir reçu la veille en fin de journée un courriel de Santé Publique France indiquant qu'en raison de contraintes logistiques, les vaccins débarqueraient seulement le 7 janvier. Date potentiellement même repoussée au 11 janvier, à en croire les tracés de livraison actualisés dans la nuit du 5 au 6 janvier.
Le flou s'est finalement levé aux environs de 9h. L'équipe en charge de reception du colis a alors été informée que les vaccins, après avoir transité en Allemagne, avaient bien rejoint l'aéroport Marseille, et que le décollage de l'avion en direction de Bastia avait pu être retardé de quelques minutes pour assurer leur chargement.
Une prise en charge quelque peu exceptionnelle, admet-on au centre hospitalier de Bastia, pour une crise sanitaire qui ne l'est pas moins.