En Corse ils étaient plusieurs milliers, hier à défiler. Comme dans le reste du pays, le mot d'ordre a été largement suivi. Reste à connaître les conséquences, du côté du gouvernement. Et les suites, du côté des syndicats, qui vont, ce matin, décider du prolongement, ou non, du mouvement.
Sans surprise, la question de la réforme des retraites, sous le feu des projecteurs depuis des mois, a fortement mobilisé hier, partout en France.
En Corse, les syndicats s'enorgueillissent de près de 5.000 personnes sur le boulevard Paoli, à Bastia, plus de 2.000 devant la gare d'Ajaccio.
CFE-CGC, STC, FO, CGT et FSU, il ne manquait pas grand monde du côté des organisations syndicales.
Mais nombreux étaient ceux qui, pas syndiqués, voulaient également faire entendre leur voix au sujet de la création d'un régime universel et de la mise en place de la réforme à points.
Une mobilisation diverse
Personnels hospitaliers, policiers, des avocats, des professions libérales, des enseignants, des salariés du privé marchaient côte à côte.l'enjeu, selon l'une des manifestantes ajacciennes, est trop important :
"C'est tout un modèle de société qui est remis à plat, par Macron et son gouvernement, c'est extraordinairement important ce qui se passe en ce moment."
A Bastia, le secrétaire départemental de la CGT Jean-Pierre Battestini martèle sans cesse ce qui attendrait, selon les syndicats, les futurs retraités :
"On ne sait pas avec combien on pourra partir, et puis à quel âge. Le point peut varier, et on va prendre l'ensemble de la carrière en compte, y compris les débuts de carrière avec des faibles salaires qui étaient jusqu'à maintenant neutralisés, des contrats précaires... ca obligera les gens à partir à la retraite avec des retraites amputées, et ça on n'en veut pas. "
Et puis bien sûr, il y a les régimes spéciaux, qui compliquent fortement le débat, tant ils sont nombreux et divers.
Les professions qui en bénéficient ne sont pas prêtes à renoncer à leurs avantages, comme nous l'explique ce policier :
"Un fonctionnaire de police part le matin, il ne sait pas à quelle heure il rentre, il est rappelable en continu, et il met sa vie en jeu pour la nation. Je pense que la moindre des choses, c'est de garder nos spécificités".