Les touristes sont nombreux à avoir choisi la Corse pour passer leurs congés estivaux. L'île est dans le peloton de tête des destinations les plus prisées par les Français cette année, qui viennent y chercher la mer et le soleil, et un "retour à la normale" post-confinement.
Mer bleue à perte de vue, grand soleil et ciel dégagé : les passagers du navire Toulon-Bastia de la Corsica Ferries ne cachaient pas leur enthousiasme, à leur arrivée en Corse, ce 2 juillet en début de soirée. Si l'année scolaire ne se termine officiellement pas avant mardi 6 juillet, ce week-end est bien celui des premiers grands départs en vacances d'été.
Et la Corse est particulièrement plébiscitée par les juilletistes : dans ce bateau comme dans les précédents, "on fait le plein", confirme un agent du port de Bastia. Des passagers en provenance d'Europe - Italie et Allemagne en tête, mais également des Néerlandais, des Belges, des Suisses ou encore des Roumains -, mais aussi et surtout du Continent. Selon l'agence du tourisme de Corse (ATC), on recense, cette année, 11% de clientèle étrangère, et 87% des vacanciers français.
Mer, montagne et apaisement "post-confinement"
Des continentaux venus profiter de la beauté des paysages insulaires, comme cette jeune femme qui, invitée pour un mariage dans la région, a choisi d'y prolonger ses congés : "Je trouvais que c'était des vacances idéales post-confinement, post-Covid. Ce n'est pas à l'étranger, c'est très beau, et on a à la fois la mer et la montagne..."
Une formule gagnante qui a également convaincu ce jeune couple, tout juste débarqué en ferry à Bastia. Eux qui avaient prévu de partir quelques semaines à l'étranger se sont ravisés en raison des contraintes sanitaires, et ont pris le pari moins risqué d'arpenter le territoire français : "C'est un mal pour un bien. La Corse, c'est une île à voir au moins une fois dans sa vie, alors pourquoi pas maintenant ?"
Nous sommes amoureux de la Corse, et chaque année, on ne se voit partir pas partir ailleurs.
Quelques voitures plus loin dans la file pour sortir du bateau, un fanion du Sporting Club de Bastia accroché au rétroviseur avant et de grands sourires aux lèvres, cette famille n'a qu'une hâte : poser ses valises dans son logement pour sonner le top départ de leurs vacances. "Nous sommes amoureux de la Corse, et chaque année, on ne se voit partir pas partir ailleurs." Et peu importe le spectre du Covid-19 et de ses multiples variants : "Cela n'a pas du tout impacté notre façon d'appréhender les choses. Et puis on est vaccinés !"
Belle saison touristique en perspective
Partout dans l'île, restaurateurs et propriétaires de bars et hôtels se félicitent de ces flots de touristes. L'année 2020 n'a pas été un bon cru : l'ATC indique ainsi que le secteur du tourisme corse a accusé une baisse de 48% de son chiffre d'affaires, soit 1,5 milliards d'euros de pertes.
"C'était très compliqué, témoigne ce propriétaire d'un restaurant situé sur le Vieux-Port de Bastia, parce qu'on misait beaucoup sur la reprise estivale, et même s'il y a eu plus de clients, ça n'a pas permis de compenser toutes les pertes des mois précédents et de ceux qui ont suivis. Peut-être que les gens avaient peur d'être contaminés, ou qu'ils n'étaient pas en capacité financière de partir. Forcément, on vise beaucoup plus de tables cette année."
Un optimisme partagé par Benoît Chaudron, élu à l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Corse (Umih) et directeur général de l'établissement saisonnier Marina Viva, à Porticcio, et de l'hôtel Campo dell'Oro, à Ajaccio. Car la saison s'annonce prospère : "À partir de juillet, on a beaucoup de réservations. On a l'impression de revenir vers des chiffres de 2019, qui était une bonne année en Corse, donc on est très satisfaits."
On a l'impression de revenir vers des chiffres de 2019, qui était une bonne année en Corse, donc on est très satisfaits.
Des séjours cependant réservés pour beaucoup à la dernière minute, ce qui peut parfois engendrer des problèmes d'organisation et de personnel. Les jeunes saisonniers et les employés qualifiés se font ainsi rares, cette année, et bien heureux l'établissement qui saura les débusquer. "Dès qu'on cherche des employés, cuisiniers ou encore maîtres d'hôtel qualifiés, c'est très compliqué, confirme Benoît Chaudron. Les jeunes veulent eux travailler un ou deux mois, quand il nous faut absolument de la main d'oeuvre pour deux, trois, voire quatre mois, donc c'est trop court."
Avec la mise en place du pass sanitaire, et la généralisation de la vaccination contre le Covid-19 - au 30 juin, plus de 34% de la population française était vaccinée en schéma complet, et plus d'un Français sur deux avait reçu au moins une dose (en Corse, c'est 41% de personnes entièrement vaccinées et 47,6% avec au moins une dose) -, les professionnels du secteur espèrent désormais maintenir le cap vers des jours meilleurs.