Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social et ancien secrétaire d’État à l’action humanitaire, était l’invité d’un colloque à Bastia hier, lundi. Le thème : la précarité et ses conséquences sur la santé. Il a fait part de son expérience et de l'importance de prendre en charge ces personnes.
Hier, lundi, c’est d'une voix douce, comme envoûtante que le docteur Emmanuelli partage son savoir et son expérience avec l'assistance. Le fondateur du SAMU social est venu parler d'un sujet qui lui tient à cœur : la précarité et ses conséquences sur la santé. « Les gens qui n’ont pas la maîtrise du temps et du corps, c’est ce que vous allez rencontrer dans la misère », livre-t-il à l’assistance.
Vivre sous le seuil de pauvreté, ne signifie pas seulement renoncer aux soins. « Quand vous n’êtes pas regardé, vous ne vous regardez pas. Et vous vous en foutez de votre statut et vous abandonnez même une image de la dignité du corps. Quand vous n’avez pas d’image corporelle, tout peut arriver », précise Xavier Emmanuelli.
« L’ensemble de la population doit se mobiliser »
Dans la salle, de futurs éducateurs et assistantes sociales sont présents. Ce sont les étudiants de l'institut de formation et recherche en travail social (IFRTS) qui ont organisé ce colloque pour parfaire leur formation.
« Ce qu’on a retenu en priorité, c’est qu’il fallait se mobiliser. Aujourd’hui, ce n’est plus une question qui couvre la politique, qui couvre uniquement les travailleurs sociaux ou les institutions ou encore les associations. C’est l’ensemble de la population qui doit se mobiliser pour lutter contre cette précarité qui gagne du terrain », indique Marie-Hélène Nesa étudiante à l’IFRTS.
Qui gagne du terrain et qui tue malgré l'implication des travailleurs sociaux et des bénévoles. En France, l'an dernier d'après Xavier Emmanuelli, 500 SDF ont trouvé la mort dans la rue.