Chose rare, les élèves de l'établissement privé Jeanne D'Arc ont rejoint le mouvement de grève nationale ce matin à Bastia. Si, pour eux, les épreuves ne sont pas chamboulées, ils voulaient montrer leur soutien aux élèves des autres lycées.
Dans la montée Sainte-Claire, qui longe l'établissement Jeanne D'arc, le passage est bloqué par un container de poubelles, des palettes entassées, et une barrière rouge et blanche subtilisée sur quelque chantier.
Mais la barrière coulisse, et quiconque veut rejoindre les salles de classe peut s'y rendre sans le moindre problème.
Privé et public, même combat
Les lycéens sont mobilisés, bien décidés à marquer leur désaccord avec la réforme, mais pas vraiment de tension.La semaine dernière, contrairements à leurs camarades d'autres établissements, ils ont passé les épreuves prévues.
Et demain, ils plancheront comme prévu sur l'Histoire-Geo.
Mais ce lundi, pour eux, le temps était venu de montrer leur solidarité.
C'est ce que nous explique Charles :
"La semaine dernière, on ne voulait pas bloquer, on a laissé les épreuves se dérouler, et puis on voulait se laisser le temps de travailler, de les réviser correctement. Mais on a bien réfléchi, pendant ce temps-là, à la manière de protester. Alors ce week-end on s'est mis en place, on a porté les palettes, et ce matin on était prêts".
Quelques croissants sont proposés aux surveillantes qui, à l'heure de la récré, sont devant la porte de Jeanne D'arc.
Le mouvement, ici, est bon enfant, selon Eric :
On fait un petit blocage d'un jour. Et chacun est libre de nous rejoindre ou pas. Certains restent avec nous devant le lycée, d'autres sont rentrés en cours, et certains en ont profité pour rentrer chez eux, et réviser pour demain..."
Pour autant, à en croire Ange-Pierre, le mécontentement est bien réel, dans le privé comme dans le public.On est noyés sous le travail - Ange-Pierre
Les conditions sont les mêmes pour celles et ceux qui veulent décrocher leur bac.
"C'est énormément de travail, un stress permanent, toute l'année avec les épreuves anticipées, et les épreuves de spécialité. On n'a pas été habitués, c'est arrivé brusquement, et on est noyé sous le travail, on ne sait plus où on en est.
Une organisation de l'année scolaire chamboulée
Du côté de l'établissement, on regarde le mouvement avec une certaine bienveillance. Du moment qu'elle ne s'éternise pas.ous les cours sont assurés, mais à demi-mots, certains professeurs, sortis voir leurs élèves, reconnaissent que l'arrivée brutale de cette réforme a considérablement compliqué l'organisation, et que le système des spécialités provoque de grandes différences de niveau au parmi les élèves d'un même cours, ce qui ne bénéficie ni aux meilleurs, ni aux moins bons...
Décidement, la réforme a le plus grand mal à s'imposer. Et n'en finit pas de provoquer des remous.
Un climat loin d'être propice à mettre les candidates et les candidats dans les meilleures conditions pour réussir leur bac...