Comme chaque année, le 15 août marque le traditionnel grand chassé-croisé des vacances. Sur l'ensemble du week-end, plus de 150.000 passagers sont attendus dans les ports et aéroports de Corse.
Des files d'attente à perte de vue, des océans de valises et des mines fatigués de vacanciers : ce dimanche 15 août marque le traditionnel grand chassé-croisé des vacances, et dans les ports et les aéroports de Corse, l'affluence ne faiblit pas. "C'est un des deux, trois week-ends les plus chargés de l'année", indique Olivier Sigurani, superviseur d'exploitation pour la Chambre de commerce et d'industrie de Corse.
Ainsi, rien qu'au port de Bastia, on attend, sur la journée du dimanche, "10.000 véhicules, soit à peu près 30.000 à 35.000 passagers", précise-t-il. Résultat, il a fallu "mettre les effectifs qu'il fallait pour bien gérer, avec des équipes quasiment au complet, en évitant les congés sur cette période et en faisant appel à des saisonniers."
Pas de quoi inquiéter Olivier Sigurani pour autant : "C'est une journée chargée, mais il n'y aura pas de problème, on est professionnels et habitués, et les choses seront gérées comme elles doivent être gérées."
Les chiffres ne sont pas moins impressionnants dans les aéroports : hier, samedi 14 août, on comptait 14.700 passagers en transit à Campo del Oro (10 à 12.000 attendus ce dimanche, 11.400 à Figari (8 à 9.000 attendus ce dimanche).
Une fréquentation en hausse par rapport aux années précédentes, selon la Chambre de commerce et d'industrie de Corse : +10% sur l'aéroport d'Ajaccio par rapport à la même période en 2019, et +26% enregistrés à Figari.
Bal des touristes
Si le bal des départs et des arrivées se déroule - pour l'heure - cette année sans accroc majeur, il faut pour les vacanciers parfois s'armer de patience, avant d'obtenir sa place à bord du ferry ou de l'avion, et slalomer tant bien que mal dans des espaces bondés. Un "retour nécessaire à la réalité après un mois de rêve en Corse", estime Dominique, bientôt de retour sur le continent, avec sa femme et ses trois enfants. Arrivée en début de matinée ce dimanche à l'aéroport de Bastia-Poretta, la petite troupe attend son tour pour s'enregistrer.
"On vient tous les ans, et en général on essaie de partir un peu plus tôt pour s'éviter le monde, détaille le père de famille. Mais cette année, avec toute l'angoisse du Covid-19, on a ressenti le besoin de prolonger un peu nos congés. On fait avec, tant pis ! On n'est pas vraiment pressés de rentrer dans tous les cas."
Aux touristes sur le départ succèdent d'encore nombreuses arrivées. Comme ce couple, habitué de la région, débarqué ce dimanche par ferry à Ajaccio, et venu passer deux semaines dans leur résidence secondaire familiale à Bonifacio. Une façon de "souffler un peu" et de se "repartir sur des bonnes bases" avant la reprise du télétravail à Paris, mesures sanitaires obligent.
Thomas, enseignant en histoire-géographie, entame lui son tout premier séjour sur l'île beauté. Encore un peu perdu au milieu des valises, des touristes et du personnel fourmillant au sein de l'aéroport de Poretta, ce samedi 14 août, il raconte avoir choisi d'y poser ses bagages après une année éprouvante, tant sur le plan professionnel que personnel.
"Le masque en cours, les classes qui ferment pour cas contact et le spectre du télétravail qui rôde en permanence, j'ai terminé les cours lessivé, et j'ai en parallèle décidé de rompre avec ma fiancée. J'avais vraiment besoin de me changer les idées, et je me suis dit, pourquoi pas la Corse ?", sourit-il, s'imaginant déjà "lézarder au soleil le long des plages du Cap Corse".
Une "très belle saison" pour les locations de voiture
Mais avant de pouvoir profiter de la mer, reste encore la question du moyen de transports. Ce week-end encore, les locations de voiture battent leur plein, comme confirme cette employée de l'agence Europcar, à l'aéroport Campo del Oro. "On a toujours des voitures de libres, mais on a beaucoup de départ et beaucoup de retour. Rien qu'en prise de véhicule, ce 15 août, ça représente 350, 400 clients, et en retour, c'est encore un peu plus chargé." En dépit du contexte sanitaire, la société de location enregistre donc "une très bonne saison", se félicite-t-elle.
Les professionnels espèrent désormais une seconde partie du mois d'août aussi chargée que la première. Dans une année soumise aux aléas des réglementations sanitaires, la Corse semble s'être imposée comme un refuge pour les vacanciers français désireux d'un certain dépaysement.