A l’occasion de la journée nationale de sensibilisation à l’accessibilité, l'Association des Paralysés de France (APF) organisait mercredi une action de sensibilisation. But du jour, prendre le bus à Bastia pour se rendre à l'hôpital. Attention, parcours du combattant…

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Il leur faudra deux heures pour se rendre du centre-ville au centre hospitalier de Bastia. Les "bénévoles" du jour, en fauteuil, font la démonstration qu'une fois encore, rien n'est vraiment fait pour leur permettre de vivre comme tout le monde.

"Je pense que les gens ne se rendent pas compte, parce que quand j'étais bien portant, moi-même je ne m'en rendais pas forcément compte", explique Claude Feignon, en fauteuil électrique.

"Ou alors quand ils voient quelqu'un qui est dans la peine, ils vont l'aider parce qu'ils se rendent compte que c'est difficile pour lui, puis après ils vont oublier et puis voilà."
 

 

Un bus, puis deux, puis trois...

10h, le premier bus arrive. Passent d'abord "les valides" et le chauffeur redémarre sans voir "les fauteuils"… Viennent ensuite deux autres bus, non équipés de rampe d'accès. Il faut attendre. "Heureusement qu'il fait beau", ironise Claude Feignon.

"Rien n'est fait pour nous, c'est vrai que l'on est en minorité mais on a quand même le droit à vivre et à vivre comme tout le monde."

Arrive enfin un quatrième bus. Il faut alors affronter la pente de la rampe d'accès, 45 degrés à gravir. Un sommet impossible à monter sans aide. Puis vient enfin la descente à l'arrêt de l'hôpital.

Nouvelle (mauvaise) surprise. Pas de "quai" mais un trottoir. Il devrait faire 23 cm de haut. Il n'en fait que 17, ajoutant encore un peu plus à la pente initiale. La descente est rapide, en marche arrière pour éviter la chute.

Le parcours s'achève devant la barrière de l'hôpital de Bastia. Le trottoir s'y arrête, impossible d'aller plus loin. Il est midi et le hall d'accès est encore à 30 mètres…
 
 

Des efforts de civisme et d'infrastructures

Du côté de la mairie et de la Communauté d'agglomération de Bastia (CAB), on promet de faire mieux. Des policiers municipaux vont être recrutés avec pour consigne d'appliquer la tolérance zéro pour les stationnements gênants sur les arrêts de bus et autres places réservées aux handicapés.

La CAB indique avoir voté un plan sur trois ans prévoyant un investissement de 450.000 euros pour la mobilité et 700.000 euros pour l'accès aux bâtiments.  

"C'est vrai qu'il y a des choses qui se mettent en place de plus en plus. (...) Mais moi je vis dans l'époque actuelle et dans vingt ans je ne sais pas où je serais. Ça c'est très difficile à vivre", conclut Claude Feignon. 


 
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