Une forte mortalité de truites a été constatée dans le secteur du lac de Ninu, depuis fin novembre. La fédération corse de pêche a réalisé des prélèvements à des fins d’analyses. Selon les premiers résultats, l’origine ne serait pas bactériologique, mais en lien avec la sécheresse.
Plusieurs centaines de truites retrouvées mortes. C’est le constat fait, le 29 novembre dernier, par un éleveur dans le secteur du lac de Ninu. Alertée, la fédération corse de pêche mandate alors ses agents afin qu’ils se rendent sur place.
"Suite à ce signalement, nous avons immédiatement monté une équipe pour faire des prélèvements de truites ainsi que de l’eau du lac", explique son président Antoine Battestini.
La fédération a expédié les échantillons pour analyse dans plusieurs laboratoires, à Ajaccio, Montpellier, mais aussi à l’Université de Corse.
Des analyses en cours
Dans l’attente, Antoine Battestini ne cache pas son inquiétude. "Jamais un tel incident ne s’était produit. Un taux de mortalité aussi important est totalement anormal car les truites sont en période de reproduction et de ponte", précise-t-il.
Les résultats définitifs devraient être connus dans les prochains jours. Mais selon les premiers éléments, il ne s’agirait pas d’une bactérie. Pour Antoine Battestini, c’est la sécheresse qui pourrait être en cause. "Avec la sécheresse, des poches de gaz se forment, comme l’eau ne circule pas. Elles sont libérées ensuite à cause du froid et intoxiquent les truites", détaille le président.
"Il faudra peut-être aller vers une interdiction de la pêche, de la baignade ou une protection du site des pollutions animales"
Antoine Battestini, président de la fédération corse de pêche
Après ces premières analyses, la fédération de pêche estime qu’il faudra étudier "l’impact de la surfréquentation estivale, de la baignade et du surpâturage". En fonction des résultats, des mesures de préservation pourraient être prises. "Il faudra peut-être aller vers une interdiction de la pêche, de la baignade ou une protection du site des pollutions animales", énumère Antoine Battestini.
Au-delà de la situation du lac de Ninu, la fédération assure "rester mobilisée et vigilante" en contrôlant notamment les autres lacs et plans d’eau de Corse.