Dégout et consternation à Biguglia. La commune, touchée jeudi 18 avril par une pollution aux hydrocarbures, à la suite du déversement de 3.000 litres d'huile de vidange dans les égouts a évité le pire. La pollution a été contenue avant qu'elle n'atteigne la réserve naturelle de l'étang.
24 heures après l’alerte, à Biguglia, les premiers scenarii commencent à se dessiner après que 3.000 litres d’huile de vidange ont débordé des égouts. Ainsi, un camion aurait déversé cet hydrocarbure dans une bouche d’égout située près de l’ancien bâtiment des poulets bastiais.
La zone impactée se situe entre la zone industrielle de Tragone et l’étang de Biguglia. Venu ce vendredi 19 avril, pour constater l’étendue des dégâts, l’adjoint au maire en charge de l’environnement est dépité et en colère. “Ce sont des actes inexcusables, nous sommes exaspérés par cette situations, la mairie porte plainte. Nous répondrons toujours fermement contre ce genre d’acte”, soutient Frédéric Rao.
Jeudi, il a fallu agir très vite pour éviter que les hydrocarbures ne se déversent dans le ruisseau voisin. Pompiers, services techniques de la commune et entreprises privées ont uni leurs efforts pour pomper la nappe d’huile et répandre de l’absorbant sur la chaussée.
“On se demande comment c’est encore possible”
Une partie de l’huile ayant coulé sous un pont, des barrages ont été installés à proximité, mais également plus loin sur le cours d’eau. Des barrages flottants prêtés par EDF qui a également fourni des feuilles oléophiles pour absorber les résidus d’hydrocarbures
Toute la nuit, les équipes de la réserve naturelle de l’étang de Biguglia sont restées en alerte. Heureusement, aucune trace de pollution n’a été décelée sur le site, le pire a été évité. “On se demande comment c’est encore possible, avec les systèmes qui sont mis en place, les déchetteries, les systèmes de récupération des différents produits chimiques, et aussi tout ce qui est la sensibilisation à la protection de la nature. Alors c’est vrai qu’on a peut-être une image un petit peu faussée parce que pour nous au sein du site, c’est ce qui est le plus important finalement, parce que c’est notre cœur de métier, ce sont nos passions, et c’est vrai que c’est très très difficile à accepter”, déplore Sabrina Etourneau, cheffe de service de la réserve naturelle de l'étang de Biguglia à la collectivité de Corse.
Épargnée, la réserve naturelle n’a pas porté plainte. De son côté, le parquet de Bastia a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire et à l’office français de la biodiversité.
Le reportage de Maia Graziani et Enzo Giugliano :