"Il devrait être renvoyé dans un pays où il n'a plus de liens, où personne ne l'attend", Sam Assima, l'étudiant togolais, devra bien quitter la France

Après plus de douze années passées en Europe, dont neuf en France, Sam Assima, jeune étudiant Togolais visé par une obligation de quitter le territoire, devra bien retourner dans son pays d'origine. La préfecture de Haute-Corse a répondu défavorablement à sa demande de régularisation.

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La décision était en suspens depuis plusieurs semaines. Le couperet est finalement tombé : Sam Assima devra bien retourner au Togo, son pays d'origine, déplore la section de Corse de la ligue des droits de l'Homme dans un communiqué publié ce vendredi.

Sous le coup d'une OQTF [obligation de quitter le territoire], le jeune homme espérait pouvoir continuer de vivre, cette fois légalement, en France. Le 12 août dernier, une manifestation de soutien s'était tenue à Bastia, devant les grilles de la préfecture de Haute-Corse. Une cinquantaine de personnes avaient alors appelé à ce que cet étudiant prometteur, titulaire de nombreux diplômes, polyglotte, puisse rester en Corse, où il vit depuis six mois.

Obligation de quitter le territoire

Arrivé il y a une douzaine d'années en Italie grâce à un visa pour suivre un cursus de comptabilité, puis à partir de 2015 en France pour poursuivre ses études, Sam Assima était désireux d'y fonder son projet professionnel. Mais à la suite d'un premier échec universitaire, son titre de séjour n'est pas renouvelé.

Une première OQTF est délivrée à son encontre en 2018, puis une seconde en 2021, et une troisième en 2024. Parallèlement, aucune de ses demandes de régularisation au cours des dernières années n'a été acceptée. Dernière en date, celle présentée cet été à la préfecture de Haute-Corse. Sans succès.

"Malgré la mobilisation de nombreux acteurs, malgré la persévérance de Monsieur Assima à construire un projet cohérent d'insertion professionnelle, la préfecture a décidé de ne pas le maintenir en France", regrette la LDH de Corse.

Malgré la persévérance de Monsieur Assima à construire un projet cohérent d'insertion professionnelle, la préfecture a décidé de ne pas le maintenir en France.

Le 23 août, une extension de son OQTF, censée se terminer le lendemain, lui avait été accordée par la préfecture de Haute-Corse. De quoi permettre à l'Université de Corse, jusqu'alors fermée, d'examiner sa candidature en Master. Mais ces nouveaux éléments n'auront pas suffi à faire pencher la balance à son avantage.

"Pourtant, Monsieur Assima dispose d'un projet crédible. Il peut s’appuyer sur des formations dans les domaines de la comptabilité et du management avec un diplôme universitaire (DU) et un master of business administration (MBA), respectivement certifié et validé par l’Etat. Afin de finaliser son projet d’entreprise solidaire, il s’est inscrit à un organisme bastiais reconnu", reproche la LDH de Corse, qui précise que son expulsion du territoire est programmée lundi 30 septembre.

Un pays "avec des risques évidents pour les populations civiles"

Sam Assima, est-il ainsi indiqué en conclusion, devrait ainsi être renvoyé au Togo, "dans un pays où il n'a plus de liens, où personne ne l'attend, un pays particulièrement instable, confronté à des offensives répétées de groupes islamistes, avec des risques évidents pour les populations civiles". 

Une mobilisation de soutien pourrait être prochainement organisée.

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