Le vote semblait déjà acquis concernant les vols vers Marseille et Nice. Mais le combat n'est pas encore gagné pour Air Corsica et son partenaire historique, Air France. Reste à attribuer la ligne qui dessert Paris, et là, les choses semblent plus compliquées.
Personne ne croyait vraiment que, hors invraisemblable retournement de situation de dernière minute, la session d'aujourd'hui aboutirait à l'attribution de la délégation de service publique en bord à bord pour la période 2024 - 2027 à Air Corsica.
Les conclusions de la commission de la délégation de service public, en octobre dernier, allaient en effet clairement dans ce sens, ne laissant guère de place au doute.
Unanimité
Et les débats de l'après-midi l'ont confirmé. Après l'intervention de Flora Mattei, présidente de l'Office des transports, c'est l'opposition qui a pris la parole.
Autant Jean-Martin Mondolini que Jean-Christophe Angelini, Paul-Felix Benedetti et Josepha Giacometti-Piredda n'ont pas fait mystère de la teneur de leur vote futur, et de celui de leur groupe, pour les trois premiers.
Il était un peu plus de 17h30 quand, après l'intervention de Gilles Simeoni, l'assemblée de Corse a voté à l'unanimité l'attribution des bord-à-bord entre Marseille, Nice et les quatre aéroports corses à Air Corsica, sous les applaudissements du public. L'offre était 5 % plus chère, mais les élus ont mis en avant une meilleure qualité de service.
Premier round
Mais cela n'est que la première partie d'un dossier complexe, aux enjeux sociaux très importants, qui risque fort de faire encore la Une des journaux durant plusieurs mois. En effet, la rotation entre Paris et la Corse ne sera attribuée qu'en mars prochain, et ces quatre lignes, convoitées par Volotea, cristallisent toutes les inquiétudes.
Les différents groupes ont clairement affiché, au fil de l'après-midi, leur attachement à la compagnie Air Corsica, et leur souci de voir les quelque 1100 emplois directs (800 chez Air Corsica, 300 chez Air France, qui est son partenaire sur ces lignes) maintenus. Mais ils n'ont pas dissimulé leur frustration en raison du caractère tronqué des débats.
Ils ont aussi plaidé pour une réflexion sur l'évolution, selon eux nécessaire, des termes de la délégation de service public dans les années à venir, afin de se préparer aux changements dans le monde aérien, et aux ambitions que le marché corse ne manquera pas d'aiguiser, à l'avenir, chez d'autres compagnies aériennes.
Le président de l'exécutif, pour sa part, a longuement exposé les forces de la compagnie régionale, et l'importance majeure que revêt, pour une île, la question de la maîtrise de son espace aérien. "C'est, pour moi, l'un des dossiers les plus importants de la mandature", a déclaré Gilles SImeoni.
Lui aussi a reconnu que la question de la DSP parisienne planait sur les débats : "tant que ce point n'aura pas été tranché, l'inquiétude des salariés, des élus et des Corses perdurera. Le vote d'aujourd'hui est un vote incomplet, et nous aurons à créer les conditions nécessaires, dans les mois à venir, pour que la satisfaction soit totale, toujours dans le respect du droit et des règles".
Tant que ce point n’aura pas été tranché, l’inquiétude des salariés, des élus et des scorses perdurera. Même si le vote semble acquis, c’est un vote imparfait parce qu’incomplet, et nous aurons à créer les conditions,dans les mois à venir, toujours dans el respect du droit et des regles, pour que la satisfaction soit totale.