VIDEO : DSP aérienne en Corse 2024 - 2027, et maintenant ?

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Air Corsica et Volotea, dos à dos, sur le tarmac de l'aéroport d'Ajaccio.
Xavier Papini, agent d'escale et secrétaire de la section CGT d'Ajaccio ©FTV

Si Air Corsica semble bien parti pour décrocher les lots concernant les lignes entre la Corse, Marseille et Nice pour la prochaine DSP, l'incertitude reste de mise concernant Paris. Volotea n'a pas dit son dernier mot, et l'enjeu, au plan économique comme social, est de taille. Pour Air Corsica comme pour les employés insulaires d'Air France.

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La commission de délégation de service public, composée d'élus territoriaux et de membres de l'Office des transports, a donné hier soir une première indication claire sur l'option que pourrait privilégier l'Assemblée de Corse lors de la session de novembre.

Elle n'a pas hésité à faire savoir qu'elle conseillait de choisir Air Corsica, pour les lignes qui relient Marseille et Nice à Calvi, Figari, Bastia et Ajaccio, les quatre aéroports corses.

Alex Vinciguerra, conseiller exécutif et président du comité, a expliqué, au sortir de la réunion qui se tenait à Bastia, que leur offre était "économiquement plus avantageuse", et "meilleure" que celle de son concurrent, Volotea

Même si c'est de bon augure pour la suite, Luc Bereni, le président d'Air Corsica, reste prudent :

Corse - Paris, le gros morceau

Mais pour autant, tout est loin d'être réglé, concernant le dossier de l'attribution de la prochaine délégation de service public aérien, qui court de 2024 à 2027, un dossier sensiblement plus complexe depuis que la compagnie aérienne low cost espagnole s'est invitée dans l'appel d'offres.

Il reste encore la question de la liaison avec Paris - Orly, qui représente un enjeu économique majeur, ces lignes étant les plus rentables de la délégation de service public Corse-continent.

Et pour l'heure, selon Alex Vinciguerra, il semblerait que le choix soit difficile, d'abord pour des raisons financières : "le montant de la dotation de continuité territoriale qui nous est alloué est insuffisant pour couvrir les offres qui nous ont été proposées". En clair, les offres des candidats, même celle de Volotea, qui, de source bien informée, est la plus basse, sont encore trop hautes pour la Collectivité.

Reste à savoir si Volotea, et Air Corsica/Air France, dont rien n'assure qu'ils sont tous deux prêts aux mêmes sacrifices financiers, auront les moyens, ou la volonté, de revoir leur offre à la baisse. D'autant que l'annonce, très récente, de la volonté d'Air France de quitter Orly en 2026 laisse planer de doute sur sa volonté de pérenniser longtemps encore ce partenariat...

Les candidats auront, quoi qu'il en soit, un peu plus de temps pour réfléchir, précisait hier soir Alex Vinciguerra à notre micro : "nous allons demander au délégataire actuel de proroger la délégation de service public actuelle, qui ira jusqu'à fin février, la date limite pour la collectivité de Corse en ce qui concerne le choix du prochain délégataire sur Paris".

Air France dans le flou

La direction de Volotea, que nous avons contactée, s'est refusée à tout commentaire. Celle d'Air France ne souhaite pas non plus s'exprimer, même si elle prend soin de souligner à quel point la délégation de service public est importante pour elle. Les syndicats eux-mêmes restent discrets, du côté d'Air Corsica.

Les salariés vont encore passer un Noël désastreux. Les salariés ont une épée de Damoclès sur la tête tous les quatre ans. On ne sait même pas si l'année prochaine, on aura un emploi.

Xavier Papini, délégué CGT Air France

Chez Air France, en revanche, on est décidé à faire entendre sa voix. Les 300 employés concernés par la DSP (700 chez Air Corsica) sont mobilisés, et ne dissimulent pas leur inquiétude, et leur colère, ainsi que le résume Xavier Papini, agent d'escale et secrétaire de la section CGT d'Ajaccio, à notre micro :

Demain, les représentants des employés d'Air France en Corse vont rencontrer les élus des différents groupes politiques de l'Assemblée de Corse, pour leur redire leurs attentes. "Ce sont eux qui votent, nous allons demander leur position, nous espérons leur soutien, et nous n'avons aucun doute sur ça. On sait qu'ils sont attachés aux emplois pérennes, et décemment payés."

Pas sûr qu'ils obtiennent dès demain toutes les réponses qu'ils espèrent...

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