Cinéma : Belle-fille, avec Miou-Miou et Alexandra Lamy, en avant-première ce soir à Bastia

Le premier film de Méliane Marcaggi, une comédie douce-amère, a été tourné en Balagne. La réalisatrice et son actrice principale, Alexandra Lamy, sont revenus en Corse cette semaine pour le présenter aux spectatrices et aux spectateurs insulaires. Ce soir c'est au Régent, à 21 heures.

Une déception amoureuse, l'envie de changer d'air, un billet d'avion pour le sud, une rencontre avec un bel inconnu, une folle nuit de débauche...
Et au matin, un mort dans son lit. 

Une aventure d'un soir qui tourne au cauchemar

Le week-end en Corse de Louise (Alexandra Lamy) est riche en surprises, bonnes et moins bonnes. 
Et ce n'est qu'un avant-goût de ce qui l'attend.

La mère de son amant d'un soir (Miou-Miou) est persuadée que Louise était la petite-amie de longue date de son fils.
Elle s'entiche d'elle, convaincue d'avoir enfin trouvé la belle-fille dont elle avait toujours rêvée. 
Au grand dam de Louise, qui n'ose pas lui avouer la vérité, et se retrouve coincée sur l'île...

Une comédie douce-amère

Belle-Fille n'est pas la première expérience de Méliane Marcaggi derrière la caméra.
Elle avait déjà goûté il y a quelques années aux joies et aux doutes du métier de réalisatrice, et de scénariste, avec un court-métrage, Et toi ?, et l'expérience avait été concluante. 
"Ce film a reçu suffisamment de retours positifs pour que je me lance dans l’écriture d’un long-métrage. J'ai alors participé à une formation au CEEA (Conservatoire Européen d'Écriture Audiovisuelle) dédiée à l'écriture de la comédie. Cela a été très instructif... et fécond puisque c'est là-bas qu'est né un premier synopsis de Belle-Fille."

L'idée, elle, est née d'une anecdote qu'on avait un jour raconté à Méliane Marcaggi. Celle d'une femme qui s'était attachée de manière pour le moins excessive à la dernière conquête de son fils décédé. Jusqu'à inquiéter son entourage, et bien évidemment, celui de la jeune fille. 
Un point de départ alléchant pour une comédie, riche en en promesses de quiproquos. 
Mais Belle-Fille n'est pas qu'une légère comédie estivale. 
"Il est très courant que des parents cherchent à créer le lien avec les dernières personnes qui ont croisé l’enfant qu’ils ont perdu, comme s’ils conservaient en eux une parcelle de sa vie ou qu'ils prolongeaient un peu sa présence", nous confie avoir découvert la réalisatrice travaillant sur le scénario. 

Et cet aspect, délicatement mis en relief par le jeu de Miou-Miou, est également présent dans le film, donnant une touche émouvante au film. 

Un bouche-à-oreille prometteur

"Belle-fille est une belle surprise, vraiment", confie Laurent Herin, coordinateur d'Un été de Cinéma, organisé par le festival de Lama, à qui l'on doit les avant-premières du film en Corse. (Belle-fille sera également présenté demain, jeudi 13, au Régent à Bastia).

On devine un certain soulagement dans sa voix. 
 Et on le comprend. 

On a appris à se méfier des films sur la Corse, qui se passent en Corse. 
Pour quelques réussites, combien de long-métrages et de séries perclus de lieux-communs, reposant sur des intrigues pataudes, et des accents improbables ?

Une comédie débarrassée des habituels clichés

Méliane Marcaggi, elle, a réussi à éviter de tomber dans ces travers. 
Pas parce qu'elle est Corse. La réalisatrice, qui a grandi dans un petit village du Vexin, dans le nord de la France, n'a renoué que très tardivement avec ses racines insulaires. 

L'île, elle ne la connaît que de loin. 
Mais grâce à une écriture assez fine, qui souligne sans les exagérer les spécificités de l'île et de ses habitants. 
"J'ai essayé d'être au plus proche de la réalité possible. Je voulais absolument éviter la caricature. Alors bien sûr, c'est une comédie, et il faut parfois pousser le curseur, mais je ne me le suis autorisé qu'une fois, avec le curé indépendantiste en prison !
Mais je me suis vraiment renseignée, pour chaque détail, auprès de mes proches qui, eux, avaient baigné dans cette culture.
Je voulais que tout soit validé. Par celles et ceux qui connaissent."
Et puis la réalisatrice s'est entouré d'une troupe de comédiens qui, pour la plupart ont, eux, grandi sur l'île, et en connaissent les moindres recoins. 
Michel Ferraci, Jean-Michel Neri, Cédric Appieto, Coco Orsoni... La liste est longue.

Un premier film réussi

"On sent que Méliane Marcaggi est également actrice, elle dirige très bien ses acteurs. Elle évite vraiment tous les clichés. Miou-Miou, par exemple, joue une mère corse sans jamais tomber dans la parodie..." ajoute Laurent Herin. 

L'actrice de Milou en Mai, Tenue de Soirée, La lectrice ou Germinal reconnait pourtant avec humilité que ce n'était pas gagné :
"Jusque-là, j’avais une image assez stéréotypée de « la veuve Corse ». Je l’imaginais avec des voiles noirs, un tempérament rugueux et fier, toute droite, échappée d’une nouvelle de Mérimée. Pour moi le temps s’était figé et personne n’était mort sur l’île depuis cent ans."
 
 
Avant la sortie officielle du film dans les salles françaises, mercredi prochain, les avant-premières du Fogata de L'Ile-Rousse et du Régent à Bastia sont une belle occasion d'aller juger par vous-même si le pari a été réussi !
 
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