Passer du cinéma à l'élevage porcin, c'est l'improbable reconversion de Guylain Boyeke. Il y a 30 ans, il faisait partie du collectif Yamakasi, un groupe de jeunes cascadeurs urbains qui creva l'écran en 2001 dans un film produit par Luc Besson. Aujourd'hui, Guylain est agriculteur en Haute-Vienne.
De la banlieue parisienne à la campagne limousine, Guylain Boyeke a eu plusieurs vies. Dans les années 90, il fait partie des membres fondateurs des Yamakasi, un groupe de jeunes qui invente sa propre discipline sportive, le Parkour ou l’art du déplacement urbain.
Du Yamakasi à l'élevage porcin
Trois décennies plus tard, le décor de l’ex-yamakasi a bien changé. Avec sa femme, il élève une trentaine de porcs au sud de Limoges.
Le plus important, comme on était très critique sur notre système alimentaire, c'était de pouvoir mettre en place ce projet, de proposer vraiment des produits de qualité pour nous, nos enfants et également pour le consommateur.
Guylain Boyekeagriculteur et ex-yamakasi
"Ce que j'ai découvert, c'est que j'ai trouvé ma place, appuie sa compagne Hélène Loustalot. Je me sens à ma place ici, je suis bien. Aucun regret sur ce passage à une nouvelle vie. Vraiment ça valait la peine."
Du Congo au cinéma de Luc Besson
Le couple d’agriculteurs est installé depuis 2020 à Saint-Priest-Ligoure, en Haute-Vienne. Dans ce cadre champêtre, Guylain Boyeke se souvient de son parcours, une vie mouvementée qu’il raconte dans un livre : "Mémoires des cicatrices".
Réfugié congolais puis enfant placé, sa vie bascule lorsqu’il rencontre le réalisateur Luc Besson.
Dans son bureau immense, il me demande : "Yamakasi, vous allez me rendre un service. Vous allez tourner dans Taxi 2, incarner des Ninjas. Wahou ! À ce moment-là, je ne sais ni lire, ni écrire. Incroyable !
Guylain Boyekeagriculteur et ex-yamakasi
La carrière au cinéma du co-fondateur des Yamakasi désormais derrière lui, Guylain Boyeke distribue aujourd'hui les produits de sa ferme en circuit-court. Une reconversion réussie pour cet homme qui, même au fond des champs, n'a pas oublié l’art du déplacement…l'art des Yamakasi.
Récit de Rémi Carton