Ce samedi 9 mars, 3 000 personnes se sont rassemblées à L'Ile-Rousse pour une marche silencieuse en hommage à Julie Douib, mère de deux enfants, assassinée par son ancien compagnon le 3 mars dernier. Le père de la victime qui assiste à la manifestation témoigne.
3 000 personnes, venues de toute la Corse, se sont rassemblées à L'Ile-Rousse , ce samedi 9 mars, pour une marche silencieuse contre les violences conjugales et en hommage à Julie Douib, mère de famille assassinée par son ex-conjoint le 3 mars dernier.
Le cortège s'est élancé à 14 heures devant la résidence où habitait la victime. Derrière la banderole, son fils de 10 ans au bord des larmes dans les bras de ses grands-parents. Toute la famille proche de la jeune femme assassinée est là. L’émotion et le choc se lisent sur le leur visage. « Mesdames battez-vous ! Je vous remercie encore une fois de lui avoir donné le courage de rester là. C’est grâce à vous », lance le père de Julie Douib à la foule.
Beaucoup de femmes sont venues exprimer leur solidarité. L’émotion est palpable, l’incompréhension domine. « On connaissait Julie. C’était quelqu’un de bien. Mais je pense que si vous interrogez n’importe qui, tout le monde vous dira la même chose. C’est très dure », livre une femme. « Il est inacceptable qu’il se passe ce genre de choses encore à notre époque », complète un homme.
Après une heure de recueillement, l'hommage s'est terminé sur la plage, avec un lancé de fleurs à la mer.
« Je n’arrive pas à comprendre »
Une semaine après le drame, Lucien Douib, père de la victime, a choisi de s'exprimer et revient sur les circonstances.
« Il y a eu beaucoup de plaintes. Tout le système était au courant. Moi-même, j’ai porté cinq ou six fois plainte. Ma fille a porté cinq ou six fois plainte avec justificatifs de coups, certificat médical, lettres de témoignages. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver là. Je ne comprends pas qu’on n’ait pas pu la protéger, qu’on n’ait pas pu faire quelque chose pour éviter ce meurtre. Je ne comprends pas comment on a pu autant fermer les yeux sur cette histoire. Je n’arrive pas à comprendre », témoigne-t-il.
Julie Douib se sentait en danger et avait alerté les services de justice, de gendarmerie et son entourage.