Le parcours de Pierre Chiarelli, héros corse de la Grande Guerre, mis en lumière par des écoliers

Une classe de CM1 de l'école Joseph Calloni de Bastia a obtenu la mention spéciale du Jury dans un concours organisé par l’office national des anciens combattants et victimes de guerre. Les écoliers avaient choisi de consacrer leur travail au parcours exceptionnel de Pierre Chiarelli, lieutenant-colonel de Haute-Corse, décoré de la Grande Guerre.

En août 1914, Pierre Chiarelli, originaire de Piedicroce, est mobilisé et quitte la Corse pour le front. Aujourd'hui reconnu comme l'un des héros de la grande guerre, il a aussi été le sujet d'étude, toute une année durant, d'une classe de CM1 de l'école élémentaire Joseph Calloni, à Bastia.

"J'ai fait des dessins de Pierre Chiarelli, des avions, pleins de trucs. Tellement que j'en ai oubliés", sourit Sharane, l'une des élèves. Il faut dire qu'il y en a des choses qui peuvent être dites sur Pierre Chiarelli. Adjudant rapidement devenu lieutenant-colonel, l'homme est désormais une figure emblématique de la Résistance, et a à ce titre obtenu une médaille en 1947.

Héros, résistant

Dès son appel à rejoindre l'effort militaire, le courage de Pierre Chiarelli est remarqué. Trois mois seulement après sa mobilisation, fin 1914, Pierre Chiarelli est ainsi distingué par une citation à l'ordre de l'armée, c’est-à-dire une récompense visant à mettre en valeur un acte remarquable. Celle-ci relate ses exploits : "Encerclé avec ses hommes, il a su se frayer un chemin à coups de sabre et a pu ramener son unité intacte jusqu'aux tranchées."

Lors de la Seconde guerre mondiale, il s'investit également. Dès 1942, il est désigné par les FFL comme le chef des services de renseignements militaires pour la région de Bastia. À partir de 1943, il devient membre du Front National, où il poursuit son action de renseignements. En 2014, l'homme obtient même à titre posthume une nouvelle reconnaissance officielle, en apparaissant dans la liste des cent héros de la Première guerre mondiale du gouvernement français.

"On avait le sentiment de faire revivre notre grand-père"

Un parcours exceptionnel aujourd'hui retranscrit par des écoliers dans un carnet intime conçu avec beaucoup d'attention. Un travail artistique et mémoriel, réalisé à partir d'archives.

Invités à l'inauguration de ce document, les descendants font part de leur émotion. "On avait le sentiment de faire revivre notre grand-père, décédé en 1976, explique Pierre Chiarelli, petits-fils du lieutenant-colonel. Ils ont une façon très humaine et très affective de décrire une personne qu'ils n'ont finalement jamais connue."

"Il était très discret, évitait de nous en parler, n'a jamais mis en avant tous les faits de guerre qu'il a pu avoir. C'était un grand-père très aimant", se souvient Pascale  Chiarelli, sa petite-fille.

Un travail pédagogique récompensé lors d’un concours organisé par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. "Tous les ans qui sont confrontés à ces monuments aux morts qu'ils voient un peu partout, même sur les bords de route, dans tous les villages, toutes les villes, doivent se questionner, légitimement, sur ce qu'était que cette guerre qui a tué autant d'hommes et de jeunes hommes notamment", estime Anne-Marie Amoretti, conseillère pédagogique arts plastiques DSDEN 2B. 

Entre 10 et 12 000 combattants corses sont tombés pendant ces quatre années de guerre. "Ça a été une guerre qui ne devrait pas se refaire dans le monde. Donc pour moi [Pierre Chiarelli] c'est une grande personne et il mérite d'avoir remporté ses médailles", indique Thélia, 9 ans.

Une grande personne… Au point que ces enfants de CM1 le considèrent désormais presque comme un membre à part entière de leur famille.