Le syndicat exige des réponses de Paris concernant le projet d'un nouvel hôpital à Bastia, mais s'inquiète également de la dette fournisseurs de l'établissement, qui s'élève à 50 millions d'euros. Le STC, en accord avec la direction, s'est assuré que le mouvement ne perturbe pas l'accès aux soins.
Syndicat, personnels et direction, réunis devant la même banderole. C'est une grève d'un genre peu commun qui se déroule à l'hôpital de Bastia depuis ce matin.
Silence de Paris
La semaine dernière, le STC a déposé un préavis de grève illimité, motivé par deux points principaux.
Le premier, c'est la discrétion du comité national pour les investissements santé, qui s'était rendu en Corse au début de l'année 2022. Ce dernier devait faire connaître ses conclusions en novembre dernier, avant de repousser sa communication au mois de mars, puis au mois d'avril. "Et aujourd'hui, début mai, on a toujours aucune réponse. Il semblerait, au vu des derniers échanges entre le ministère et le député Castellani, qu'il faudra désormais attendre jusqu'au mois de septembre prochain", explique Stéphane Gherardi, secrétaire du STC Hôpital de Bastia.
Le projet du nouvel hôpital est défendu par tous
Christophe Arnould, directeur
Le problème, c'est que cet avis du comité national est très important concernant un possible feu vert au projet de nouvel hôpital à Bastia. Au STC, on est conscient que c'est un gros chantier, mais on se veut vigilants : "Evidemment, sur la question de la reconstruction de l'hôpital, on n'attend pas un oui pour aujourd'hui ou pour demain. Et la levée du préavis n'est pas conditionnée à cela. Mais on veut un rendez-vous avec le ministère. Et la directrice de l'ARS s'est engagée à nous le décrocher".
11 millions de dettes auprès des fournisseurs locaux
Le deuxième point, c'est la dette des fournisseurs sous laquelle ploie l'hôpital. "Elle s'élève à 50 millions", souligne Stéphane Gherardi. "Et 11 millions concernent des fournisseurs locaux. Le paiment de cette dette doit être une priorité. Ce sont 11 millions d'euros qui devraient être réinjectés dans l'économie corse, et qui ne le sont pas".
Christophe Arnould, directeur de l'hôpital de Bastia, discute avec les personnels en grève, quelques mètres plus loin, devant le bâtiment administratif. "On comprend le mouvement. Les deux revendications exprimées évoquent des sujets qui pèsent sur les personnels. Le projet du nouvel hôpital est défendu par tous, et j'essaierai de soutenir le dossier de mon mieux auprès du ministère de la santé. En ce qui concerne la dette, l'ARS appuie la direction, pour que l'on parvienne à payer les fournsisseurs".
On ne connaît pas le nombre de grévistes à l'hôpital de Bastia. Mais, se félicite le directeur, "il n'y a pas d'impact sur la prise en charge des usagers. C'était convenu avec le syndicat, et je le remercie de la responsabilité dont il fait preuve aujourd'hui".
A Falconaja, on parle d'une seule voix. Reste désormais à savoir si cela permettra de se faire entendre jusqu'à Paris.