Les supporters ajacciens ne pourront pas se déplacer pour assister au match opposant leur équipe au Sporting Club de Bastia, ce vendredi. Une décision tombée sans grande surprise, et signifiée dans deux arrêtés émanant du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de Haute-Corse.
Peu de doutes planaient, c'est désormais confirmé : les supporters de l'AC Ajaccio sont interdits d'assister à la rencontre qui opposera leur club au SC Bastia, au stade Armand Cesari, ce vendredi 10 janvier. Une décision exposée dans deux arrêtés, l'un émanant de la préfecture de Haute-Corse, et l'autre directement du ministère de l'Intérieur.
"Le déplacement individuel ou collectif, par tout moyen, de toute personne se prévalant de la qualité de supporter de l'Athletic Club Ajaccien ou se comportant comme tel est interdit entre les communes du département de la Corse-du-Sud, d'une part, et les communes de Furiani et de Bastia, d'autre part", est-il ainsi détaillé dans ce second arrêté, signé par le ministre Bruno Retailleau. Une mesure appliquée à partir du "vendredi 10 janvier 2025 de zéro heure à minuit".
Parallèlement, indique l'arrêté de la préfecture de Haute-Corse, la possession, le transport et l'utilisation de tous pétards, fumigènes et engins pyrotechniques est prohibé sur le territoire des communes de Furiani et de Bastia, à partir de 6h le vendredi et jusqu'à 12h le samedi 11 janvier.
Une "rivalité violente"
En cause, dans cette interdiction de déplacement : "le caractère répété d'événements de nature à troubler gravement l'ordre public lors des rencontres de football entre les supporters de l'équipe du SC Bastia et de l'équipe de l'AC Ajaccio", rappelle la préfecture départementale. Dernier exemple d'une longue liste en date : le match aller entre les deux clubs corses, le 26 octobre dernier, au stade Michel Moretti.
"À l'arrivée du bus du SC Bastia, les supporters ultras de l'AC Ajaccio avaient une attitude agressive et lançaient des gobelets en plastique contre le bus, nécessitant l'intervention des CRS", rappelle la préfecture. Pourtant interdits de déplacement, des supporters bastiais étaient bien présents dans le stade, "et ont fait état de leur qualité de supporters, provoquant ainsi une rixe dans l'enceinte sportive, entraînant l'intervention des forces de l'ordre et la suspension du match".
Reportée au 3 décembre et jouée à huis clos, la rencontre avait également été marquée par "de vives tensions [opposant] les délégations des deux clubs", souligne l'arrêté.
Prenant ainsi en compte cette "rivalité violente" existant entre les deux équipes, les "risques majeurs de troubles à l'ordre public" qu'elle est susceptible d'engendrer... Mais également le principe de réciprocité - les supporters bastiais étant interdits de déplacement à l'aller - qui, s'il n'était pas respecté, "serait facteur à augmenter les tensions", cette proscription de déplacement de supporters acéistes apparaît "indispensable pour éviter les risques pour la sécurité des personnes et des biens", conclut l'arrêté préfectoral.