Jean Zuccarelli mène la liste Choisir Bastia. il est l'héritier de la dynastie radicale de gauche, et ce scrutin est l'occasion d'asseoir sa crédibilité. Sa liste réunit les fidèles de la famille Zuccarelli, après le départ de plusieurs soutiens vers la liste de Jean-Sébastien de Casalta.
La politique, de père en fils.
Les dynasties familiales, en Corse, on sait faire.
Mais un nom connu de toutes et tous peut être aussi un fardeau lourd à porter.
Surtout lorsque l'on a échoué à prendre la suite de son père, maire durant plus de vingt ans de la deuxième plus grande ville de Corse.
Et de son grand-père, dont on porte le prénom, et qui lui aussi été premier édile de Bastia durant une vingtaine d'années...
Jean Zuccarelli doit porter ce fardeau.
Sorti en tête, au premier tour, d'un rien, celui que l'on voyait comme "l'héritier" n'avait pas réussi à fédérer, au second tour, face à Gilles Simeoni et ses alliés de droite et de gauche.
Durant six ans, dans l'opposition, il a cherché à exister par lui-même, comme il nous l'explique, très certainement irrité par ces constantes comparaisons, mais souriant :
"Je ne vais pas changer d'état-civil, et je suis fier d'être le fils d'Emile Zuccarelli. Et je crois que nous avons gagné en crédibilité, y compris dans ces années difficiles d'opposition où nous nous sommes battus pour faire prévaloir nos idées."
Dans ce "nous" qui englobe celles et ceux qui l'accompagnent sur les bancs de l'opposition, on devine beaucoup de "je".
Pas par mégalomanie, mais par désir de reconnaissance...
Quelle(s) opposition(s) ?
Vouloir exister par soi-même.C'est également le cas lorsqu'on lui demande ce qui le différencie de Julien Morganti et de Jean-Sébastien de Casalta, les deux autres listes qui se revendiquent de gauche.
Le leader de Choisir Bastia - A scelta di Bastia ne se prive pas de se désolidariser de ceux qui, aujourd'hui, veulent comme lui battre Pierre Savelli et les nationalistes au pouvoir.
"Nous n'avons pas du tout le même bilan. Pour notre part, nous ne sommes en rien associé au bilan de la majorité sortante. Alors qu'ils y ont tous participé. C'est une différence de taille. Nous, nous avons fait notre travail dans l'opposition".
Certes, Jean-Sébastien de Casalta n'est en rien comptable du bilan de la majorité sortante, mais il est activement soutenu par François Tatti...
Qui était dans le camp d'en face, au côté de Gilles Simeoni, en 2014.
Et avec qui Jean Zuccarelli a essayé d'imaginer une candidature commune pour 2020, sans parvenir à trouver un terrain d'entente.
Tous contre Savelli ?
Entre les différentes listes où se trouvent des membres de l'opposition, ce n'est pas vraiment le grand amour.Pourtant, personne ne se risque à écarter définitivement l'idée d'un front commun pour battre Pierre Savelli.
Jean Zuccarelli ne déroge pas à la règle, même s'il refuse de parler de front commun.
"Je ne crois absolument pas que ce soit la solution. On ne peut pas fonder un projet pour Bastia sur l'idée de "Tout sauf...". Pas question de reproduire 2014 à l'envers."
Mais, car il y a un mais...
"Nous voulons que cet accord, ce projet commun, car il est possible, il est souhaitable, se bâtisse sur des bases, des valeurs, des principes de gestion que nous avons toujours défendu".
Autant dire que tout cela est très flou, et que ce sont, probablement, les résultats du premier tour qui décideront si oui, ou non, il y a convergences de vues.
La "valeur sûre" Zuccarelli mise en avant
Jean Zuccarelli, pour l'heure, veut rassembler le maximum de suffrages sur son nom."Nous avons l'ambition de nous adresser à tous ceux qui nous ont fait confiance en 2014. Ils avaient raison de le faire, l'histoire leur a donné raison. Mais nous voulons aussi nous adresser à tous les déçus de la majorité sortante. Beaucoup nous ont dit avoir tenté l'expérience du changement, et vouloir retrouver la voix de la raison."
La voix de la raison, c'est le Bastia d'avant 2014.
Le Bastia d'avant Gilles Simeoni et Pierre Savelli.
Le Bastia d'avant les nationalistes au pouvoir.
Le Bastia dont son père, Emile, était maire.
Emile, qui aura cette année 80 ans, et qui est particulièrement présent dans la campagne.
A tel point que, après avoir pris sa "retraite" en 2014, et avoir suivi, de très loin, la campagne de son fils, il est de retour sur le devant dans la scène.
Sur le terrain, et sur la liste, en 41ème position.
Bref, exister par soi-même, ce n'est pas de tout repos.
Retrouvez ci-dessous l'intégrale de l'entretien accordé par Jean Zuccarelli à Laurent Vincensini :
Le premier tour se déroulera le 15 mars prochain.
La composition de la liste Choisir Bastia
- Jean Zuccarelli
- Toussainte Devoti
- Jean-François Paoli
- Hélène Salge
- Pascal Rossi
- Marinette Filippi
- Joseph Bonfanti
- Josépha Guidi
- Marc Smith
- Marie-France Fraioli
- Eric Orsatelli
- Sandrine Mazeau
- Anthony Muratori
- Sabine Gallucci-Bonot
- Gilbert Usai
- Ilham Chahbouni
- Louis Sabiani
- Dominique Leccia
- Jean-Pierre Zerega
- Virginie Fernandez
- Jean-Christophe Duperier
- Muriel Bourdiec
- Jean-Jacques Gil
- Valérie Filippi
- Jean-Michel Lamberti
- Muriel Cesarini
- Mickaël Gastaldi
- Eve Pommepuy
- Noël-Joseph Borra
- Sandra Vitrey
- Christian Peri
- Catherine Sechet
- François Suzzoni
- Sonia Chaouchi
- Francis Riolacci
- Vanessa Bultot-Metterie
- José Cantarelli
- Monique Micaelli
- Jean-Charles Dionisi
- Marie-Ange Moracchini
- Emile Zuccarelli
- Juliette Dominici
- Dominique Fusella