Une initiative originale pour lutter contre le chômage, dans le village d'Oletta. La bibliothèque s'est transformée, en point de rencontre entre les demandeurs d'emploi du Nebbiu et les sociétés qui cherchent à recruter. Une première qui a porté ses fruits, dans un marché du travail compliqué.
Sophie est pleine d'espoir. Habituellement, elle vient emprunter un livre ou deux à la bibliothèque d’Oletta. Ce jour-là, elle recherche autre chose.
Depuis plus de six mois, cette monitrice éducatrice est au chômage. Alors des entretiens avec des employeurs potentiels, à quelques kilomètres de chez elle, ça ne se refuse pas.
Les premiers contacts avec Céline, représentante de l'ADMR, une association d'aide à domicile, sont encourageants. « Je cherche un peu dans tous les secteurs maintenant. Comme c’est assez bloqué dans ma branche, je me suis ouverte. Et j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer quelqu’un avec laquelle je vais pouvoir travailler dans mon secteur, donc je suis vraiment très satisfaite », explique Sophie Antoni, en recherche d’emploi.
52 offres d’emploi
Ces rencontres étaient une première. Peu d'employeurs s’y sont déplacés, mais les offres, elles, étaient bien là. Dans le Nebbiu, 250 personnes sont au chômage. Il y a pourtant 52 offres d'emploi dans la région.
L'idée de l'organisatrice, est de mieux faire circuler l'information. « C’est avec les gens que j’ai aux ateliers informatique que je me suis aperçue qu’il manquait une coordination. C’est pour ça que Pôle Emploi a joué le jeu et nous a soutenus dans ce projet », précise Marie-Pierre Gianelli, responsable de la médiathèque d'Oletta.
Saison
Il faut dire que 52 offres d'emploi, c'est alléchant. Le problème, c'est que sur ces 52, 47 sont des emplois saisonniers, qui se termineront en septembre. À Saint-Florent, on se prépare à l'afflux des touristes. Et tout le monde cherche encore des réceptionnistes, des cuisiniers ou des serveurs.
Chez un glacier, il manque quatre personnes pour entamer la saison dans les meilleures conditions. « Cette année, c’est plus difficile. Je ne passais jamais d’annonces, là ça fait deux ans que l’on passe des annonces », indique François Rovere, glacier.
À Oletta, durant la matinée, quatre personnes, comme Sophie, ont retrouvé un emploi. Une belle réussite, pour une première. Mais elle ne doit pas masquer la réalité du marché : comme souvent sur l'île, pour trouver un travail dans le Nebbiu aujourd'hui, il faut attendre l'été.