En Corse, plus de 4000 personnes s'adonner à la pêche en rivière, essentiellement pour la truite sauvage. L'espèce endémique a souffert des crues de novembre et de janvier. Depuis, les amateurs sont engagés dans une démarche de protection de la ressource.
À l’affût, geste précis et position réfléchie, la posture du pêcheur de truite ressemble à celle du chasseur. En montagne, le pêcheur ne fait qu’un avec le cours d’eau qu’il a choisi comme terrain de pêche.
De mars à septembre, les rivières corses ont leurs adeptes de cette pêche sportive dédiées à la truite sauvage, avec un matériel spécifique. Marius Pieracci présente l’appât qu’il a préparé. « Le ver doit être présenté à la truite sauvage le plus naturel possible, » explique-t-il.
En rivière, le passionné pêche seul, parfois à deux, mais jamais en groupe. En cette période de l’année le débit du Golo est important, ici dans le Niolu. « Entre 11 heures et 13 heures, l’heure où elle [l’eau] est plus chaude, c’est là où il va y avoir plus d’activité, » souligne Marius Pieracci.
Une espèce qui se rarifie
Cette pêche est extrêmement réglementée : les prises quotidiennes de chaque pêcheur de ne doit pas excéder les 10 truites adultes de 18 centimètres de long. Cette année pourtant, la fédération a lancé une alerte : l’espèce se raréfierait. Les épisodes de sécheresse et les crues exceptionnelles de janvier, ont entraîné beaucoup de pertes parmi les truites adultes, mais aussi de leurs oeufs.« On a trouvé des centaines de truites mortes sur les berges. C’est très dur de lutter contre ces phénomènes, raconte Antoine Battestini, président de la Fédération régionale de la pêche en milieu aquatique. C’est un appel que je lance aux pêcheurs : le prélèvement n’est pas essentiel dans la pêche ». La Corse compterait près de 4 000 passionnés de pêche en rivière.