Nouveaux remous entre la majorité et l'opposition au sein de la communauté d'agglomération de Bastia (CAB). La semaine dernière, après une passe d'armes avec l'un des vice-présidents au sujet des finances de la collectivité, le président de la CAB François Tatti a quitté la salle.
Énième épisode de la crise au sein de la Communauté d'agglomération de Bastia (Cab). Lors du dernier conseil communautaire François Tatti, le président de la CAB a décidé de se lever et de partir, suspendant ainsi la séance. Un geste qui a surpris les élus de la majorité nationalistes.
En cause : une passe d'armes entre François Tatti et Guy Armanet, vice-président en charge des finances. Cœur du problème : ces avis de marchés publics publiés dans la presse alors que les financements ne sont pas encore bouclés.
Dans un courrier, envoyé le 24 mai 2019, Guy Armanet avait fait part de son inquiétude, au regard de la mauvaise santé financière de la Cab, demandant le retrait des marchés en question. « Je suis dans l'obligation, en ma qualité de vice-président en charge des Finances, de confirmer mon désaccord face à une programmation d'opérations qui (…) met en exergue un risque évident », a-t-il écrit.
Jeter de l’huile sur le feu
Lundi 3 juin, François Tatti a répondu via un courrier que France 3 Corse s'est procuré : « Ces travaux sont nécessaires, attendus, indispensables et, pour certains, obligatoires. J'ai donc demandé aux services de conduire toutes les procédures administratives préalables ».
Pour le maire de Bastia, François Tatti a une nouvelle fois jeté de l'huile sur le feu, alors que la situation est déjà tendue à la Cab. « Il ne fait que réagir à des questions que nous nous posons, que nous posent les élus, que nous posent les présidents, des questions qui sont tout à fait légitime. Si le vice-président aux finances n’a pas le droit de poser des questions au président sur sa façon de gérer les finances dans son dos, c’est à désespérer de tout », soutient Pierre Savelli.
Si la question n'est pas accessoire, elle est loin d'être le cœur du problème. Depuis le début de la mandature, les tensions se sont aggravées et les heurts multipliés, paralysant le fonctionnement de l'institution et isolant François Tatti, à moins d'un an des élections municipales.
Contacté, ce dernier n'a pas donné suite à nos demandes d'interviews.