Du 9 au 18 mars, 24 étudiants de l'école d'architecture de Nantes sont en immersion dans plusieurs communes de Castagniccia. Avec des acteurs locaux, ils vont réfléchir à des projets visant à rendre la région attractive, solidaire et écoresponsable.
"Alors que faudrait-il pour rendre plus active La Porta ?", lance un étudiant à un habitant du village assis sur une chaise devant sa maison. "Faudrait qu'il y ait du monde qui viennent y habiter, surtout avec des familles", lui rétorque l'homme.
Pendant une semaine, des étudiants de l'école d'architecture de Nantes arpentent les rues d'une dizaine de villages de la Castagniccia. A travers leurs échanges et leurs rencontres, ils essayent de capter tous les éléments qui forment l'identité de cette région mais aussi son potentiel.
L'objectif de cette expérience : travailler sur des projets pour mieux maîtriser l'attractivité du territoire, accompagner un développement économique endogène, préserver et valoriser le patrimoine et l'environnement. Et pour cela, tout est disséqué. A La Porta, on échange sur la mise en valeur de l'eau dans le village, mais aussi l'occupation de l'espace par les habitants.
Au plus près de la population
"Ce travail permet de voir comment les habitants se placent par rapport à la ville, on voit que le monsieur s'assoit sur une chaise en face de chez lui, ça permet des interactions avec les voisins et il voit les voitures passer. Si on vient sur le terrain, c'est pour voir quels sont les éléments que l'on peut mettre en avant", explique Entsa Riofrio, étudiante à l'école d'architecture de Nantes.
Pour moi, l'architecture c'est quelque chose de très social, c'est ce qui créé la vie et les interactions donc ça permet d'avoir une raison de construire.
Entsa Riofrio, étudiante à l'école d'architecture de Nantes.
Après l'immersion et le diagnostic, ces jeunes vont essayer de trouver un avenir à ce territoire. "Les jeunes étudiants de Nantes vont saisir des choses avec leur regard neuf, avec leur jeunesse, avec les alertes qu'ils ont sur la transformation du monde, où ils pensent peut-être qu'en 2050 ce sera plus vivable car il fera trop chaud. L'architecture c'est la mise en espace de comment on habite ensemble ", détaille Michèle Barbé, architecte, à l'origine du projet.
La maison de l'architecture est une association de sensibilisation. Nous donnons des outils pour que les habitants et les élus s'en saisissent et aillent plus loin.
Michèle Barbé, architecte
"C'est vraiment super, on sort complètement de l'école, on est vraiment dans la rencontre avec les élus locaux et avec les habitants. Nous sommes sur un territoire que nous ne connaissons pas, il y a vraiment une grande richesse, c'est très intéressant et impressionnant de réussir à se saisir de toutes ces questions en si peu de temps sur place", ajoute Lena Guillo, une autre étudiante.
Cette initiative est soutenue par plusieurs partenaires comme la maison de l'architecture corse, le Parc naturel régional de Corse (PNRC) et la Communauté de Communes Castagniccia-Casinca.
Les étudiants reviendront en octobre. Chacun d’entre eux proposera un projet et la maquette d’une habitation.