À Pietracorbara, la commune a décidé de redonner vie à sa tour génoise. En ruine depuis les années 1940, ce monument historique, datant du XVIe siècle, va bientôt devenir une tour de surveillance pour la baignade.
12 mètres de hauteur, 7 mètres de diamètre, il aura fallu près d'un an et demi de travaux pour redonner vie à la tour génoise de Pietracorbara, détruite par les Allemands en 1943.
Une reconstruction qui a nécessité une phase préalable d'étude et de documentation importante. « C’est l’historien Antoine-Marie Graziani qui a exhumé des archives de Gênes les plans d’origine et tout le descriptif des travaux et de la commande de cette tour à l’époque de sa construction en 1549 », explique Sébastien Celeri, architecte du projet.
Les deux architectes en charge du projet ont souhaité reconstruire la base avec des pierres d'époque, tout en ajoutant une écriture plus contemporaine à l'ouvrage, rappelant l'architecture militaire des années 1940.
Un projet patrimonial ambitieux, mais surtout utile pour la commune. « Elle a été reconstruite dans le but d’être de nouveau le poste de surveillance de la marine. On aura, paradoxalement, la tour la plus récente de Corse, mais en même temps la seule qui aura conservé sa fonction d’origine. Et on le comprend facilement quand on est sur la terrasse d’observation, qui sera l’endroit où seront postés les secouristes, avec la vue que l’on a sur la plage », reprend Sébastien Celeri.
Défense
Les tours génoises, comme celle de Pietracorbara, constituent un patrimoine emblématique pour la Corse. Construites, au XVIe siècle, elles servaient à l'origine de poste de défense contre les invasions turques. « Cette tour fait partie du système défensif capcorsin. Il y avait une nécessité de protection. Et la tour de Pietracorbara est demandée par les populations locales, parce que les Capcorsins étaient des navigateurs, des marchands et tout se faisait par la mer. Donc il fallait mettre les moyens pour protéger ces côtes », souligne Guy Meria, historien amateur.
Pour redonner sa fonction originelle à la tour, le projet a nécessité un investissement de près de 300 000 euros de financements publics. Tout devrait être opérationnel d'ici cet été.