Les santons que l'on retrouve, chaque année, dans les crèches, sont les incontournables santons de Provence. Mais Henri Bagnoli, lui, a décidé de donner à ses santons un petit parfum insulaire.
C'est un travail de longue haleine, qui demande des heures de travail minutieux.
Imaginer, sculpter, et puis peindre...
Henri Bagnoli, dans son atelier de San Ghjisè, peaufine, encore et toujours, ses santons.
Les bergers, les rois mages, l'étable, Joseph, Marie, Jésus, rien ne manque.
Mais ses créations d'argile sont faites en Corse, et le nouveau santonnier tient à ce que ca se voit...
Je voulais une crèche vraiment "corse", et du coup je me suis inspiré des statues qu'on a ici. Je suis allé dans les églises, j'ai la chance d'habiter à San Ghjisè et on a une très belle église, je suis sur le chemin du pèlerinage et j'ai la statue de San Ghjisè juste à côté...Du coup je me suis inspiré de ça..."
Henri Bagnoli a une trentaine d'années.
Il a consacré une partie de sa vie à la création d'objet de design.
Et puis, l'année dernière, le sculpteur, passionné par l'histoire religieuse de la Corse, s'est lancé dans l'aventure des santons.
Cette année, Henri Bagnoli a eu l'occasion de faire découvrir ses créations au plus grand nombre.
Grâce à un stand sur le marché de Noël de Bastia.
Et les bastiais ont pu donner une couleur un peu plus corse à leur crèche.
Une vingtaine d'euros pour un berger ou Melchior.
Soixante euros pour une étable.
Bilan de l'expérience, une cinquantaine de santons vendus.
De quoi l'encourager à continuer.
Henri a déjà commencé à réfléchir au prochain noël.
Et aux nouveaux personnages qui viendront grossir les rangs de son stand de santons...
La crèche de Noël, une tradition venue du Moyen-Âge
Si l'on en croit la légende, dans une grotte de la petite ville italienne de Greccio que tout a commencé.En 1223, Saint François d'Assise a l'idée de demander à des gens du village d'interpréter Joseph, la vierge Marie, les mages, les bergers et les paysans.
Même les agriculteurs de la région sont sollicités.
Ils emmèneront leurs bêtes jusqu'à la grotte, pour donner encore plus de réalisme à la reconstitution.
L'initiative se perpétuera à travers les "Mystères de la Nativité", ces représentations théâtrales qui se donneront, durant des siècles, sur les parvis des églises.
Et d'une autre manière, à travers les premières crèches "en modèle réduit", dont on trouve trace, au début du XVIème siècle, dans les églises de Prague.
Mais c'est à la fin du XVIIIème siècle, à Marseille, que la crèche telle que nous la connaissons va voir le jour.
La France catholique subit les conséquences de la Révolution Française. Des églises sont fermées, la messe de Minuit est supprimée, et les représentations de la Nativité sur les parvis sont moins fréquentes.
En Provence, pour faire face à ces interdictions, on a l'idée de créer les santons. Un nom qui vient du provençal "Santoun", ou "petits saints".
Des personnages confectionnés de mie de pain, qui permettront aux croyants de reconstituer une scène de la Nativité, plus discrètement, dans les églises ou chez eux.
Voilà qui explique pourquoi, dans les crèches de tout le pays, aujourd'hui encore, les boulangers, rémouleurs ou meuniers en costume traditionnel provençal côtoient les bergers de bethleem et les rois mages orientaux.