Le sulfureux homme d'affaires corse Michel Tomi échappe à un procès

Nouveau coup de poker pour l'homme d'affaires corse Michel Tomi, à la tête d'un empire bâti sur l'industrie du jeu en Afrique. Après cinq ans d'investigations, la justice abandonne les poursuites les plus graves pour corruption.

Le juge d'instruction Serge Tournaire a ordonné le 28 septembre le renvoi de Michel Tomi devant le procureur de la République en vue de la mise en oeuvre d'une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), le plaider-coupable à la Française.

"La montagne de l'instruction a accouché in fine d'une toute petite souris juridictionnelle", a réagi l'un de ses avocats, Me Jean-Dominique Lovichi.

Au final, le magistrat anticorruption n'a retenu que les délits de moindre gravité, notamment ceux de complicité et recel d'abus de biens sociaux, travail dissimulé, complicité de faux et d'usage de faux et complicité d'abus de confiance, qui feront donc l'objet d'un "plaider-coupable".

Figure de l'industrie du jeu sur le continent africain où il est installé de longue date, Michel Tomi avait été mis en examen en juin 2014 pour une longue liste d'infractions: corruption d'agent public étranger, blanchiment de trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d'abus de bien social, complicité d'obtention indue d'un document administratif et travail dissimulé. Il s'était vu imposer une caution de deux millions d'euros.
 

Abandon des poursuites pour corruption

Après cinq ans d'une vaste enquête sur "l'empire" Tomi, le juge a finalement abandonné les poursuites pour corruption et blanchiment de trafic d'influence, synonymes de lourdes peines encourues, "en considérant que ces infractions n'étaient pas constituées", selon l'avocat de Michel Tomi, qui a toujours contesté les faits.

Le riche entrepreneur était soupçonné d'avoir joué un rôle de facilitateur pour que des sociétés de proches obtiennent des marchés.
           
Ancien proche du baron de la droite Charles Pasqua, Michel Tomi, né à Alger en 1947, a été condamné en 2008 pour corruption active. Les juges l'avaient reconnu coupable dans l'affaire du casino d'Annemasse (Haute-Savoie) pour son rôle dans le financement de la campagne électorale des européennes en 1999 au profit du Rassemblement du peuple français (RPF).
 
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