Quatre associations corses de défense de l'environnement ont adressé une lettre ouverte aux candidats aux élections territoriales, qui ont lieu en Corse les 3 et 10 décembre, pour leur demander de clarifier leurs positions sur le respect de la loi Littoral et du Padduc.
En colère. U Levante, Garde, ABCDE et Le Poulpe, quatre associations corses de défense de l'environnement montent au créneau après les annonces faites par des candidats aux territoriales de vouloir retoucher le Padduc, le Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse.
Visés, les deux candidats de la droite, qui présentent chacun une liste. La candidate Les Républicains Valérie Bozzi et le régionaliste Jean-Martin Mondoloni, ont déclaré vouloir revoir le Padduc, en cas de victoire aux élections territoriales du 3 et 10 décembre prochains.
Adopté par l'assemblée de Corse en 2015, ce document a été élaboré pour enrayer la spéculation foncière et immobilière. Mais certains élus le trouvent trop contraignant, dans une île où sur certaines communes s'appliquent aussi la loi Littoral et la loi Montagne.
Lettre ouverte aux candidats
Dans une lettre ouverte, les quatre associations interpellent les candidats aux territoriales en leur demandant s'ils sont pour ou contre le maintien, sans modification, de la loi Littoral et sur le principe de préserver dans le Padduc, 105.000 hectares de terres à l'agriculture.Les quatre associations leur demandent également s'ils sont d'accord pour que la responsabilité pénale d'un élu soit reconnue si un document d'urbanisme a été validé en violation de la loi. Actuellement, seules les communes sont poursuivies.
Lire le communiqué et la lettre ouverte des 4 associations
Des procès et des condamnations
Les quatre associations de défense de l'environnement montent régulièrement des dossiers devant les tribunaux pour dénoncer des entorses à la loi sur l'urbanisme en Corse.La semaine dernière, le tribunal correctionnel de Bastia s'est prononcé en faveur du dossier porté par l'association U Levante. Le tribunal a ordonné la démolition d'une paillote, construite illégalement sur la plage de Saleccia, un site hautement protégé pourtant, inscrit, en zone Natura 2000, en znieff de type 1 et en espace remarquable du Padduc.
Le propriétaire a été condamné à remettre en état les lieux dans un délai de six mois, sous peine de payer une astreinte de 150 euros par jour de retard.
La même association a aussi obtenu la condamnation de deux frères entrepreneurs, déclarés coupables d'avoir construit sans permis à Macinaggio, commune littoral du Cap Corse, deux niveaux supplémentaires, sur un immeuble et un niveau supplémentaire sur un autre.
Ils ont été condamnés à 100.000 € d’amende chacun. Le tribunal n'a pas ordonné la démolition.