Au chapitre des transports, la majorité sortante s'était engagée à reprendre la main sur le maritime avec une compagnie régionale. Si les grandes lignes du projet sont tracées, son contenu est encore bien flou. Où en est-on dans ce projet ?
C'était une promesse électorale. Le 6 septembre 2016, la compagnie maritime régionale devient réalité à l'assemblée de Corse. Sous les vivats du syndicat STC, le principe de sa création est voté.
A sa base, trois sociétés d'économie mixte : une pour l'investissement et deux autres pour l'organisation de la desserte. La première, c'est pour acheter des navires: le Monte d'Oro et le Paglia Orba pour 10 millions d'euros.
Mais pour l'instant ce n'est pas fait et ce projet de vente intéresse surtout la justice. Début octobre, la police judiciaire a perquisitionné les sièges des entreprises Rocca et Corsica Linea, ainsi que les bureaux de l'Office des transports dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national financier.
Pour exploiter le service public maritime entre Corse et continent, la collectivité a aussi choisi de monter deux sociétés d'économie mixte à opération prioritaire. Ces SEMOP auront un capital privé et public. Une façon de contrôler leur activité.
L'une au capital essentiellement privé, gèrera les liaisons avec les ports principaux, Bastia et Ajaccio. L'autre assurera le trafic dans les ports secondaires. Son capital sera surtout public.
En attendant ce nouveau dispositif, le marché a été confié au groupement CMN-Corsica Linea pour 20 mois. Il assure la délégation de service public jusqu'au 30 juin 2019. Mais ensuite, rien ne garantit à ces deux armateurs un appel d'offres sur mesure.
Le contenu des appels d'offres n'est pas la seule question encore en suspens. Dans l'hypothétique vente des bateaux, quid des personnels ? Y'aura-t-il de la concurrence sur les lignes de service public ? La prochaine mandature sera décisive dans ce dossier.