"Il a été prudent", "une volonté d'avancer avec les élus corses" : les réactions des députés insulaires après le discours de politique générale du Premier ministre

Gabriel Attal a présenté la feuille de route de son gouvernement devant l'Assemblée nationale, ce mardi. Un discours durant lequel il a très brièvement évoqué la Corse, et le "chemin" pour son "autonomie dans la République".

C'est une tradition républicaine à laquelle Gabriel Attal a décidé, comme ses prédécesseurs, de se prêter. Le tout nouveau Premier ministre a prononcé à la tribune de l'Assemblée nationale sa déclaration de politique générale, ce mardi 30 janvier.

L'occasion de présenter aux députés les priorités et les grandes orientations du programme qui sera celui de son gouvernement.

Une déclaration qui aura duré un peu moins d'1h30, et au cours de laquelle le plus jeune Premier ministre de la Ve République a tour à tour abordé la question du travail, du logement, de la santé, de l'éducation, de la jeunesse, de l'agriculture, de l'écologie, ou encore de la fin de vie... Et très brièvement évoqué la Corse, dans une unique phrase : "Nous chercherons ensemble un chemin pour une autonomie de la Corse dans la République, comme s’y est engagé le président de la République."

"Il s'agit de reprendre les discussions et de rentrer dans du concret"

"Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a été prudent, remarque le député de la première circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani. Ce chemin, nous le cherchons depuis longtemps. J'ai cru savoir qu'il y avait des discussions à Beauvau depuis plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années."

"Mais pour parler sérieusement, reprend le député, il va falloir qu'on reprenne ces discussions avancées. Parce que nous avons travaillé, l'Assemblée de Corse a énormément travaillé, je suppose que le gouvernement de son côté, Monsieur Darmanin, a dû travailler aussi."

"On ne peut pas continuer, pendant des mois et des années, à dire que nous allons voir, que nous allons essayer, que nous allons chercher des chemins."

"Maintenant, il s'agit de reprendre les discussions et de rentrer dans du concret. On ne peut pas continuer, pendant des mois et des années, à dire que nous allons voir, que nous allons essayer, que nous allons chercher des chemins. Les chemins, ça se cherche un peu, mais il y a des moments où il faut conclure", insiste-t-il.

Fallait-il plus espérer du discours de Gabriel Attal en ce qui concerne le processus d'autonomie de la Corse ? "J'aurais souhaité que sa phrase sur la Corse soit un peu plus dynamique, mais enfin, on fera avec", glisse Michel Castellani.

Le député rappelle que le ministre de l'Intérieur est dans tous les cas attendu sur l'île en début de semaine prochaine : "Je pense qu'il consultera beaucoup d'ici là, justement dans la perspective de reprise des discussions."

"Il y a la confirmation de l'engagement"

Jean-Félix Acquaviva estime de son côté qu'il n'y a dans ce discours du Premier ministre et sa rapide évocation de la Corse, "rien de surprenant. Il y a la confirmation de l'engagement. Nous sommes bien dans le cadre de la feuille de route depuis la fin septembre d'engager une réforme constitutionnelle pour cette autonomie, en attendant évidemment qu'il y ait un accord en Corse."

Le député de la seconde circonscription de Haute-Corse précise : "Nous attendons par la suite un éclaircissement sur le calendrier effectif durant cette année 2024."

"Il y a un grand poids qui pèse sur les élus corses. Je pense qu'il faut faire preuve de responsabilité."

Gérald Darmanin reste l'interlocuteur principal des élus insulaires avec le gouvernement, "cela n'a pas changé", et cela malgré "l'épisode malheureux pour lui de la loi immigration".

"L'engagement de Gérald Darmanin et du président de la République reste le grand cadre dans lequel nous sommes en train de voyager. Nous rentrons dans la dernière ligne droite", poursuit Jean-Félix Acquaviva.

"Il y a un grand poids qui pèse sur les élus corses. Je pense qu'il faut faire preuve de responsabilité. Ce genre d'occasion ne se renouvelle pas tous les ans, on sait très bien qu'on peut perdre 20 ans, ou pire, sur cette question. Il faut être responsable, puisque cette année peut-être cruciale quant à la définition, la construction d'une autonomie législative pour la Corse", conclut-il.

"Il y a une volonté d'avancer avec les élus de la Corse"

Pour Laurent Marcangeli, député de la première circonscription de Corse-du-Sud, les signaux sont positifs : "On a une déclaration de politique générale du Premier ministre. La semaine dernière, il a répondu à une question de mon collègue Michel Castellani... Je crois que c'est très clair. Il y a une volonté d'avancer avec les élus de la Corse, et de proposer un statut d'autonomie pour la Corse, dans le cadre de l'année qui s'ouvre."

"Il faut poursuivre ce travail, il faut que les élus de la Corse dont nous faisons partie se mettent d'accord sur un projet qui fasse consensus." Le président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale se dit dans ce cadre "plutôt confiant".

"Avoir un discours de politique générale où le Premier ministre fait une déclaration d'1h20 où il parle du monde, et également du pays aujourd'hui, et qu'il évoque la Corse comme je l'appelais de mes vœux et comme je l'ai fait moi-même, je ne peux qu'être satisfait."

"Qu'il évoque la Corse comme je l'appelais de mes vœux et comme je l'ai fait moi-même, je ne peux qu'être satisfait."

La reprise des actions de mouvements clandestins - avec la tenue, entre autres, d'une conférence de presse par le FLNC, vendredi dernier - peut-elle représenter un frein dans les discussions avec Paris ?

"Moi, je l'ai toujours dit, c'est regrettable, répond Laurent Marcangeli. Notre débat public est fourni en Corse. Il y a une diversité d'opinions et d'options qui sont sur la table. Et on n'a pas besoin de luttes clandestines. Je ne pense pas que la Corse en ait besoin. Les élus démocratiquement désignés sont les seuls aptes à défendre la Corse, et c'est ce que j'appelle de mes vœux."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité