Ghjilormu Garelli et Maxime Beux ont été mis en examen jeudi 17 novembre, dans le cadre d'une enquête ouverte après la découverte d'explosifs en marge d'une manifestation organisée en février à Bastia, a-t-on appris de source judiciaire.
Les deux jeunes hommes, membres du club de supporters Bastia 1905, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un acte violent et placés sous contrôle judiciaire, avec "interdiction de quitter la Corse, de se rendre au stade, de participer à des réunions du club de supporters Bastia 1905, et d’avoir des contacts avec les autres personnes recherchées dans le cadre de cette affaire".
La mise en examen est liée à la découverte de charges explosives à Bastia, le 20 février à l’issue d’une manifestation de soutien à Maxime Beux, grièvement blessé à Reims une semaine plus tôt lors d'incidents en marge du match Reims-Bastia.
Deux autres personnes, dont les traces ADN ont également été retrouvées sur les sacs, sont toujours activement recherchées, a précisé le parquet de Bastia.
De puissants explosifs
Le 20 février, plusieurs milliers de personnes avaient défilé pour soutenir Maxime Beux.La manifestation -placée sous haute surveillance en raison de nombreux incidents durant la semaine précédente- s'était finalement déroulée dans le calme, mais peu avant son départ, la préfecture avait annoncé que des policiers avaient découvert près de la préfecture des engins explosifs "dangereux pour les personnes".
Mercredi soir, le procureur de Bastia a précisé que "deux pains de Nitram de 500 grammes chacun, reliés à une mèche lente, ainsi que 10 grenades artisanales confectionnées à partir de boules de pétanques évidées remplies d'explosifs et reliées à un dispositif de mise à feu" avaient été alors découverts.
Selon le procureur, les deux pains étaient en mesure de faire exploser un semi-remorque. Quant aux dix grenades, elles auraient pu être "létales à 10 m de distance", a-t-il indiqué. Des cagoules, des masques, des combinaisons et des lunettes de protection avaient aussi été découverts aux abords de la préfecture.
Les investigations portent sur le fait de savoir si les personnes en garde à vue ont pu "manipuler, stocker ou fabriquer ces engins", a expliqué le procureur.
L'affaire Reims-Bastia
Maxime Beux, arrivé dans la journée du 20 février en Corse après des soins à Reims, n'avait pas participé à la manifestation.Le 13 février, à Reims, des heurts, opposant notamment supporters corses et forces de l'ordre, avaient éclaté avant, pendant et après la rencontre de Ligue 1 Reims-Bastia.
Maxime Beux avait perdu l'usage d'un oeil dans des circonstances qui restent à déterminer, ce qui avait provoqué une vague de manifestations de protestation en Corse les jours suivants.
Le jeune supporter corse affirme que sa blessure est consécutive à un tir de Flash-ball. La police, elle, assure que le supporter s'est blessé en tombant.