Avec l'inflation, la précarité augmente, et touche notamment les étudiants. À l'université de Corse, le Crous met en place une série de mesures pour aider les étudiants à poursuivre leur cursus.
Au "resto U" de l'université de Corte, pour un repas équilibré, comptez entre 0 et 2,30 euros.
Le déjeuner est gratuit pour les étudiants boursiers.
"En tant qu'étudiant, on n'a pas forcément beaucoup d'argent, et ça nous aide vraiment, surtout que manger, ça fait partie du quotidien, témoigne une étudiante. Et c'est important que ce soit gratuit parce que tout le monde n'a pas les moyens de se payer un repas tous les jours, plusieurs fois par jour."
"C'était très bon et je pense que les cuisiniers sont très compétents. Franchement, c'était délicieux et c'est équilibré en plus", assure un autre.
400 logements manquants
Ces appartements en résidence étudiante sont attribués à 836 étudiants boursiers mais ce n'est pas suffisant. 400 manquent encore.
Ceux qui en bénéficient ont également accès à Internet gratuitement. Comme Loik Folliot Fratacci, qui prépare son master 2 et son capes d'histoire dans son logement.
"J'ai la chance d'avoir au Crous de Corse internet gratuit avec une connexion qui marche très bien. Et qui, sincèrement, n'a jamais posé aucun problème. C'est une chance et c'est une plus-value que l'on a que l'on a à l'université de Corse."
Un budget de 1 450 000 euros
Le Crous et la Collectivité de Corse mettent en place plusieurs mesures à destination des étudiants les plus précaires.
Grâce à un budget de 1 450 000 euros, 100 000 de plus que l'an dernier, au-delà des repas et du wifi gratuit, la bourse de rentrée augmente de 100 euros cette année pour faire face à l'inflation.
Une aide d'urgence est également disponible, pour les étudiants qui en font la demande car la précarité augmente, selon Marc-Paul Luciani, directeur général du Crous de Corse.
"Les indicateurs, ce sont le nombre de rendez-vous pour notre assistance sociale qui est passé de 300 à 500 et de 500 à 700 en deux années, ce sont les queues devant les restos U, devant les distributions gracieuses de l'Aiutu Studientinu... Tous ces facteurs nous font craindre une précarité galopante."
"La précarité s'est élargie sur plusieurs fronts"
Autre aide à disposition des étudiants : l'Aiutu Studientinu. Dans cette boutique, tout est gratuit. Elle est gérée par des étudiants pour des étudiants.
Les besoins sont bien identifiés, comme l'indique Jean-Dominique Bugnani, président de l'Association Aiutu Studientinu.
"Pour donner un élément concret, mardi, c'est 500 produits qui ont été pris par nos bénéficiaires, 500 produits en un jour, donc une précarité qui augmente, et une précarité qui s'est élargie sur plusieurs fronts. Elle n'est plus seulement alimentaire, elle touche l'hygiène, le vêtement, l'électroménager, les fournitures scolaires, la vaisselle..."
Sur les six dernières années, le nombre d'étudiant se rendant au resto ou bénéficiant de mesures d'aide a plus que triplé.
Retrouvez le reportage de Sarah Defranchi et Capucine Laulanet :
