Les bateaux de la SNCM et de la Méridionale restent à quais. La poursuite de la grève a été votée à l'unanimité
Grève SNCM : Le tour de Corse IRC aura-t-il lieu ?
Les 9 bateaux de la SNCM et de la Méridionale sont bloqués à quai depuis le 2 mai. Plusieurs passagers sont restés bloqués ou on dû modifier leur séjour. Si le mouvement se poursuit, il pourrait compromettre l'organisation du Tour de Corse Automobile (IRC).
Les marins CGT de la SNCM et de la Méridionale, ont voté le 8 mai au matin pour la reconduction de la grève. Ils réclament l'application des mêmes lois sociales pour toutes les compagnies maritimes assurant les liaisons Corse-continent.
Selon Frédéric Alpozzo, délégué CGT à la SNCM, l'assemblée générale a voté "à l'unanimité" la poursuite de la grève, déclenchée mercredi 2 mai, bloquant une nouvelle fois à quai les navires.
La CGT exige que les navires de la société privée Corsica Ferries, battant pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux, soient inscrits, comme ceux de la SNCM et de La Méridionale (ex-CMN), au premier registre maritime prévoyant l'application des lois sociales françaises.
Proposition de loi communiste
Une délégation syndicale s'était entretenue vendredi avec le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, après le dépôt le 22 mars au Sénat d'une proposition de loi communiste prévoyant l'imposition du pavillon premier registre à toutes les compagnies.
La CGT, qui avait écrit à Nicolas Sarkozy et à François Hollande pour connaître leurs positions sur la proposition de loi communiste, a souligné que le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, s'était "clairement prononcé en faveur de l'adoption" de celle-ci.
Mais, sans réponse formelle du président nouvellement élu François Hollande, les marins ont précisé qu'ils se rendraient en début d'après-midi au siège de la fédération départementale du Parti socialiste (PS) à Marseille, pour "secouer les socialistes", selon Yann Pantel, délégué CGT à la SNCM.
"Maintenant que le président des injustices est parti, nous attendons que le président de la justice la rende", a affirmé Frédéric Alpozzo, craignant un "nouveau plan social annoncé pour septembre à la SNCM, avec un scénario à la SeaFrance", la société de ferries liquidée le 9 janvier.
Les marins ont précisé avoir également rendez-vous dans l'après-midi avec Roland Blum, premier adjoint au maire (UMP) de Marseille.
La lettre ouverte de la direction
Dans une "lettre ouverte aux responsables de la CGT des marins de Marseille", le comité de direction de la compagnie a dénoncé leur "logique de destruction manifestement jusqu'au-boutiste".
Il a qualifié cette nouvelle grève "d'une petite minorité" (150 personnes sur 1.700), qui a "l'arrogance de bloquer toute la compagnie", d'"insulte aux salariés" et de "crachat au visage (de ses) clients insulaires, transporteurs en particulier". Selon la direction, la compagnie a perdu en six jours de grève "17.000 passagers et plus de 1.100 remorques, ce qui représente une perte de 1,8 million d'euros" au profit de son principal concurrent, Corsica Ferries.
"Ce mouvement est un magnifique cadeau fait à notre principal concurrent" et "mène la compagnie à une voie sans issue", poursuit la direction dans sa lettre. "Pour satisfaire aux ambitions personnelles politico-syndicales d'un petit groupe, vous mettez la compagnie en danger", dit-elle. "Il n'y a aucune négociation possible sur les revendications que vous portez et donc pas de sortie positive possible de ce conflit qui n'a rien d'interne", a-t-elle ajouté.
Pour la direction, "ce mouvement est un sabotage pur et simple du travail mené (...) pour renouveler la délégation de service public (avec la Collectivité territoriale de Corse qui ne s'est pas exprimée, ndlr) et préparer notre avenir".