Des chauffeurs VTC sont en grève ce vendredi 22 novembre. Ils protestent contre un changement des règles de cotisations de la plateforme Uber. Pour faire entendre leur voix, depuis jeudi, ils refusent les courses à l'aéroport de Nice Côte d'Azur.
Des VTC en colère. La plateforme Uber a annoncé par email, qu'il changeait le taux de commission appliqué aux courses, n'en déplaise aux chauffeurs.
Ils sont mobilisés depuis jeudi à l'aéroport de Nice pour une opération "Total blackout". Les chauffeurs n'acceptent pas les courses et sensibilisent leurs confrères à se mobiliser contre ce changement de commission. Une tâche parfois ardue, quand les chauffeurs non-grévistes tentent d'éviter les manifestants.
Perte financière
Auparavant, le taux de commission était fixé à 25% pour toutes les courses, désormais il devient variable de 3 à 45%. Une annonce qui pourrait laisser penser qu'il s'agit d'un gain financier pour les chauffeurs. C'est tout l'inverse, selon certains syndicats.
"Uber ne fera jamais rien au profit des chauffeurs. Uber a décidé que les courses qu'ils n'arrivent pas à faire, comme dans l’arrière-pays, ils vont baisser la commission pour, soi-disant, que le chauffeur ait une meilleure rémunération. Par contre, toutes les courses qui vont vers ou qui partent de l'aéroport, ils vont augmenter le prix de ces courses avec une commission à 45%", explique Sandrine Sabena, présidente de l'Union des VTC des Alpes-Maritimes et du Var.
À noter que ce sont ces trajets pour se rendre ou partir de l'aéroport, qui sont les plus rentables pour les chauffeurs.
Pour donner un exemple, une course payée 50 euros par un client, 25% sont pris en commission par la plateforme. Les 75% restant sont versés au chauffeur. Avec la nouvelle règle, sur une course à 50 euros, 45% seront pris en commission, et 55% reviendront au chauffeur.
Autoentrepreneurs en première ligne
Cette perte financière sera particulièrement importante pour les chauffeurs autoentrepreneurs, selon le syndicat. "Il faut savoir que 80% des chauffeurs sont des autoentrepreneurs qui sont assujettis sur le brut, donc le montant payé par le client ça comprend de payer pour les 45% alors qu'on ne l'a pas dans la poche", ajoute Sandrine Sabena.
Cette nouvelle cotisation vient s'ajouter à une précarisation du métier depuis plusieurs années.
"C'est l'augmentation du nombre de chauffeurs et la régression de la rémunération. Uber fait la pluie et le beau temps !"
Sandrine Sabena, présidente de l'Union des VTC 06 et 83
Une délégation nationale sera reçue lundi prochain par le ministère des Transports, selon le syndicat. Selon les réponses apportées, une grève reconductible est envisagée par la filière.