Ce mois d'octobre s'annonce comme le plus chaud jamais enregistré sur l'île. Un bilan mensuel exceptionnel lié à la survenue d'un épisode de chaleur tardif inédit durant la deuxième partie du mois. La sécheresse et les températures élevées cumulées sur les six derniers mois ont de multiples conséquences.
"On en profite, mais on ne sait pas trop si on doit s'en réjouir..." Ce sentiment mitigé est largement partagé dans les rues d'Ajaccio, en cette matinée du 30 octobre où le thermomètre affiche déjà 22°C.
Au plus chaud de l'après-midi en cette fin octobre, les températures flirtent avec les 30°C, la semaine dernière on a relevé 32,5 °C à Figari. Des records de température, 5°C au-dessus des moyennes de saison.
Un flux d'air chaud venu d'Afrique
Si de tels pics de chaleur ont déjà été observés, c'est la durée de cette vague qui est inédite. La température moyenne des six derniers mois est supérieure de 2,1°C à la normale. En cause, un flux d'air chaud venu d'Afrique qui perdure depuis le printemps, explique Jérémy Gaudin, météorologiste à Météo France.
Le très faible niveau des cours d'eau
Les températures des cours d'eau sont elles-aussi supérieures de 5°C aux moyennes. Et avec la sécheresse, le débit est très faible : "On a un problème de quantité d'eau, observe l'hydrobiologiste Antoine Orsini. On n'a jamais vu des rivières aussi basses. C'est 4 fois moins que le niveau que l'on pourrait attendre pour un mois d'octobre."
Des incendies puissants et compliqués
Malgré quelques intempéries fin août et en septembre, les sols et la végétation sont extrêmement secs, favorisant des incendies plus fréquents et plus difficiles à maîtriser.
"Les températures élevées, cumulées avec un taux d'humidité ambiant très bas, rendent le combustible très sec. C'est l'un des critères qui fait que les feux de forêt sont de forte puissance, et qu'ils sont compliqués à éteindre." précise Jean-Louis Rossi, enseignant-chercheur à l'Université de Corse et référent " Problématique des feux de forêt "
Les dernières projections climatiques de Météo-France prévoient un réchauffement global de 3,9°C d'ici 2100.