Selon des arrêtés publiés ce dimanche 30 octobre au Journal officiel, de nombreux AOP et Labels Rouges vont être assouplis cet hiver suite, notamment, à la sécheresse. Une décision qui concerne, en Corse, l’AOP Brocciu.
Suite à la sécheresse et des épisodes de canicules, le foin manque et de nombreux producteurs ne sont plus en mesure de respecter les exigences des cahiers des charges des AOP ou des Labels Rouges. Ainsi, selon des arrêtés publiés ce dimanche 30 octobre au Journal officiel les règles de ces appellations vont être assouplies cet hiver.
Dans le cas des fromages Munster et Munster géromé, des fromages produits autour du massif des Vosges, l'alimentation des vaches peut être produite au minimum à 80% dans l'aire géographique (contre 95% auparavant) et au minimum à 60% sur l'exploitation (contre 70% auparavant), et ce jusqu'au 15 mai 2023. Dans le Massif central, "en raison d'un épisode de sécheresse", les vaches qui produisent la Fourme d'Ambert peuvent désormais avoir jusqu'à 20% de fourrage provenant de l'extérieur de la zone géographique. Le cahier des charges a également été assoupli pour le Bleu d'Auvergne, le Bleu des Causses, le Brocciu corse et la Rigotte de Condrieu.
101 produits sous AOP agroalimentaire en France
L'appellation d'origine protégée (AOP) est la déclinaison européenne de l'AOC (appellation d'origine contrôlée) pour les produits agroalimentaires et laitiers. Les AOC sont attribuées par l'institut national de l'origine (INAO) à des produits régionaux (vins, fromages, spécialités bouchères ou charcutières) identifiant à la fois leur mode de production ancestral ou spécifique à une région, et leur zone de production précise.
Sur 101 produits sous AOP agroalimentaires en France, plusieurs ont déjà obtenu cette année des dérogations sur au moins un point du cahier des charges qu'ils sont tenus de remplir pour garder leur précieuse appellation, comme le piment d'Espelette et le fromage Saint-Nectaire. Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait déclaré en septembre que la crise estivale posait sur le long terme "la question du modèle de l'agriculture française et de sa capacité à résister au changement climatique".
Au début de la crise du Covid en 2020, de nombreuses AOP fromagères avaient déjà dû demander des dérogations, notamment pour pouvoir congeler le lait des vaches alors que des commerces étaient fermés. En 2021 aussi, l'INAO avait aussi été saisi de nombreuses demandes de dérogation en raison de la sécheresse.