Interpellations en Corse: Maître Philippe Gatti a été relâché, aucune charge n'a été retenue contre lui

L’ancien bâtonnier d’Ajaccio, Maître Philippe Gatti, a été relâché le 7 octobre à 22h30 après avoir passé 40 heures en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’attentat à la roquette commis contre le Quartier Battesti, la gendarmerie d’Ajaccio, le 5 décembre 2013.

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D’après Me Camille Romani, son avocat, "Philippe est épuisé physiquement après une garde à vue éprouvante. Aucune charge n’a été retenue contre lui, ce qui démontre bien qu’une simple convocation, suivie d’une audition, aurait largement suffi à démêler l’invraisemblable coïncidence qui a mené à son interpellation".


Un sac d’aubergines

Selon nos informations, cette "coïncidence" tiendrait à… un sac de caisse en plastique. Ce dernier aurait été retrouvé dans un box de la résidence Le Panoramic, quelques jours après le double attentat à la roquette qui a visé, quasi simultanément, les casernes de Gendarmerie d’Ajaccio et Bastia le 5 décembre 2013, peu avant 20 heures. Dans ce garage (loué au nom de la soeur de Me Dominique Ferrari, actuel bâtonnier d’Ajaccio et également placé en garde à vue depuis lundi 6 octobre) les enquêteurs découvrent des explosifs, des armes, des gilets pare-balles et deux scooters dont l’un est identique à celui signalé par deux témoins et les caméras de vidéo-surveillance situées aux abords du Quartier Battesti. Mais ils mettent aussi la main sur un sac de caisse en plastique, à l’intérieur duquel ils trouvent un ticket de caisse d’une grande surface ajaccienne. En remontant à la source du code-barres figurant sur cette facture (des aubergines), ils identifient un numéro de la carte bancaire utilisée pour régler l’achat et le titulaire de la carte: l’épouse de Me Philippe Gatti.


"Lourd préjudice professionnel"

C’est, de source proche du dossier, "essentiellement sur la foi de cet élément que les enquêteurs ont appréhendé Me Gatti et son épouse". Cette dernière avait été libérée hier après 24 heures de garde à vue. Son mari est désormais libre et, selon son avocat, "frappé d’un très lourd préjudice professionnel en raison de la médiatisation de sa garde à vue". Près d'une dizaine de gardes à vue sont toujours en cours dans les locaux de la Gendarmerie d'Aspretto, à Ajaccio. Elles concernent, pour l'essentiel, des personnes proches de la mouvance indépendantiste.
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