Jean-Guy Talamoni, était l’invité de la matinale de FranceInfo ce lundi. Il a évoqué le programme des discussions prévues avec le gouvernement tout au long de la semaine. Il a insisté sur la nécessité d’une évolution institutionnelle pour l’île.
Le président de l’Assemblée de Corse était l’invité de Jean-Michel Aphatie lors de la matinale de FranceInfo ce lundi matin. Un entretien qui a été l’occasion pour Jean-Guy Talamoni de revenir sur les attentes des représentants de la majorité territoriales à quelques heures de leur rendez-vous avec le Premier ministre, Édouard Philippe.
Ainsi, pour Jean-Guy Talamoni, les discussions dans le bureau du chef du gouvernement concerneront les « principales orientations qui sont contenues dans notre projet ». Un projet qui se concentre notamment sur une évolution institutionnelle qui permettrait à la majorité territoriale de d’obtenir un pouvoir législatif.
"Si nous ouvrons les portes au niveau constitutionnel, nous auront tout le temps pour discuter avec Paris de la loi organique", dit Jean-Guy Talamoni, qui demande l'introduction d'un "dispositif pour la Corse" dans la Constitution pic.twitter.com/fEzPv8VSG7
— franceinfo (@franceinfo) 22 janvier 2018
Il ajoute vouloir « l’introduction dans la Constitution française d’un dispositif pour la Corse permettant de déroger dans un certain nombre de domaines : le foncier, le domaine fiscal, le domaine linguistique, le domaine institutionnel également ». Et précise que cette question a déjà été votée à la « quasi-unanimité » par les précédentes mandatures au sein de l’Assemblée de Corse.
Et si le président de l’Assemblée de Corse reconnaît que cette requête paraît « large aux yeux de Paris », il précise également que d’autres pays ont déjà sauté le pas puisque « ces demandes ne font partie que du droit commun […] en réalité, c’est normal ».
"Vu de Paris ça peut être beaucoup, mais en réalité c'est normal" : Jean-Guy Talamoni, président de la nouvelle assemblée corse, demande des "pouvoirs législatifs" pour "à peu près tout mis à parti les prérogatives régaliennes, pour l'instant" pic.twitter.com/gPrQ4ReAgy
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Les Corses dans la rue ?
Néanmoins, cela n’empêche pas Jean-Guy Talamoni de croire un dialogue ouvert entre la majorité territoriale et le gouvernement et de donner « un crédit de bonne foi à nos futurs interlocuteurs ». Et assure qu’il n’imagine pas « un seul instant que cela ne puisse pas avancer ». Mais le président de l’Assemblée met en garde. « Nous ne voulons pas que le gouvernement de la France puisse rester dans le déni de démocratie ».
Il affirme que si « tel était le cas, nous serions obligés de dires aux Corses de se mobiliser dans la rue ». Et indique que la majorité territoriale ferait alors « le tour des capitales européennes » afin de faire entendre leur voix et montrer que la France ne respecte pas les principes de la démocratie.
Si le gouvernement restait "dans le déni de démocratie", "nous serions obligés de demander aux Corses de se mobiliser dans la rue, nous ferions le tour des capitales européennes", dit Jean-Guy Talamoni, président de la nouvelle assemblée corse pic.twitter.com/S0sKl8rYNe
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Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni seront reçus tout au long de la semaine à Paris. Les rendez-vous commenceront ce lundi après-midi à Matignon par une rencontre avec le Premier ministre puis le lendemain avec les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale.