Mercredi, le tribunal judiciaire de Paris a autorisé la sortie du livre « Vendetta » en librairie. Jean-Luc Germani, figue du grand banditisme corse emprisonnée à Arles, en demandait l’interdiction.
Le tribunal judiciaire de Paris autorise la sortie du livre « Vendetta » ce jeudi 11 juin. Jean-Luc Germani, figure du grand banditisme corse, en demandait l’interdiction.
Lors de l'audience en référé (urgence) mercredi matin, la défense de Jean-Luc Germani avait demandé au tribunal de retarder la publication du livre afin de supprimer les passages portant atteinte à leur client. Ses avocates ont visé le chapitre 23 : « Jean-Luc Germani, ennemi juré et intouchable ». Les auteures du livre, les journalistes Violette Lazard et Marion Galland, y retranscrivent des écoutes réalisées fin 2015 à la demande d'un juge d'instruction alors que le Corse était en prison aux Baumettes, à Marseille. Des micros étaient dissimulés dans sa cellule.
Les avocates de Jean-Luc Germani poursuivaient le livre sur trois fondements : le recel de violation du secret de l'instruction, l'atteinte à la vie privée et le dommage imminent. « Jean-Luc Germani parle beaucoup. Ce qu'il dit est susceptible de mettre sa vie en danger », a ainsi plaidé son avocate Catherine Cohen.
« Une belle décision pour la liberté d’information »
Mais le tribunal a rejeté ces demandes et rappelé dans sa décision que « l'interdiction d'un ouvrage en l'état est une mesure d'une exceptionnelle gravité pour la liberté d'expression ». Christophe Bigot, l'avocat de la société Place des éditeurs, des éditions Plon, qui publie le livre a salué « une belle décision pour la liberté d'information ».
À l'audience, sa consoeur Virginie Tesnière avait accusé les avocates de Jean-Luc Germani de demander au tribunal « d'appliquer l'omerta, de faire taire des journalistes qui ont enquêté sur un sujet d'intérêt général ».
L'avocate de Jean-Luc Germani, Sabrina Goldman, s'est, elle, déclarée « très déçue » par la décision du tribunal qui autorise un livre faisant encourir « des risques irrémédiables pour la vie de Jean-Luc Germani ». « Très régulièrement, on retrouve des reproductions de pièces de dossiers d'instruction et cela reste impuni », a-t-elle aussi déploré.
Incarcéré depuis 2014, Jean-Luc Germani est présenté comme l'un des héritiers du gang de la Brise de mer.